La fille d’un présumé djihadiste français rendue à sa mère

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Jérémy Maccaud, avec Alain Acco , modifié à
C’est la fin d’un insoutenable calvaire pour Mériem Rhaiem. Il y a 8 mois, Assia, sa fille de 2 ans, aurait été enlevée par son père, soupçonné d'être allé en Syrie.

Âgée de deux ans, elle a passé plusieurs mois en Syrie. Et deux jours emprisonnée en Turquie. Assia, une fillette française, a été remise à sa mère mardi. Elles ont atterri toutes les deux cette nuit sur la base aérienne de Villacoublay, dans un avion affrété par le ministère de l'Intérieur. Son père présumé djihadiste l'aurait kidnappé et retenue pendant plus de huit mois. L’homme a finalement été arrêté par la police turque. Il va faire l’objet d’une demande d’extradition afin d’être jugé en France.

Partis faire le djihad. Fin 2013, la petite Assia aurait enlevée à sa mère, Mériem Rhaiem, par son père, Hamza Mandhouj, originaire de l’Ain. Avec son enfant, il se serait envolé pour la Syrie, où il aurait intégré un groupe djihadiste francophone, auprès de Jabat al-Nosra, une branche armée d’Al-Qaïda.

Pendant de longs mois, Mériem, une employée de l’Éducation nationale, se bat au téléphone avec son ex-mari pour tenter de récupérer Assia. Selon nos informations, son ex-époux âgé de 26 ans, aurait proposé à la maman de venir récupérer sa fille, en Turquie. A une condition : que celle-ci vienne vivre à ses côtés, en Syrie. Mériem a feint d’accepter, s’y est rendue le week-end dernier, et les retrouvailles ont été organisées.

Problème : à l’instant même où Assia et son père auraient passé la frontière, la police turque est intervenue. Le père et la fillette ont été arrêtés pour séjour irrégulier sur le territoire et placés tous deux dans un centre de rétention.

Le père menace de tuer l’enfant. Mériem s'est alors retrouvée esseulée, dans un hôtel. Son ex-mari, toujours en possession de son téléphone, l'aurait harcelé, et aurait menacé de tuer leur enfant, d’après les informations d’Europe1. Ankara a finalement accepté de restituer la fillette à sa mère, grâce au forcing du gouvernement français. Après 8 mois de calvaire, la maman peut enfin serrer sa fille dans ses bras. "Bien évidemment la France était au courant mais c'est moi qui suis intervenue", a-t-elle précisé, interrogée par RTL.