Argentine : les meurtriers présumés arrêtés

L'enquête semble avoir pris tournure dès vendredi soir lorsque le juge argentin a décidé d'arrêter de communiquer avec la presse.
L'enquête semble avoir pris tournure dès vendredi soir lorsque le juge argentin a décidé d'arrêter de communiquer avec la presse. © MAXPPP
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Par Europe1.fr avec Olivier Ubertalli, envoyé spécial d’Europe 1 en Argentine , modifié à
Six personnes ont été arrêtées, huit jours après la découverte des corps des Françaises.

D’après les informations obtenues par l'envoyé spécial d'Europe 1 en Argentine, l’enquête sur l’assassinat des deux Françaises, retrouvées mortes en Argentine le 29 juillet, a pris une tournure décisive avec l’arrestation samedi de leurs meurtriers présumés. En plus des quatres personnes arrêtées samedi, le ministère argentin de la Justice a confirmé dimanche l'arrestation de deux autres personnes, des hommes. En tout, la police détient donc sept suspects dans cette affaire puisqu'un autre habitant de la région, Daniel Vilte, arrêté mardi, est toujours incarcéré.

Un aspirant policier parmi les suspects

Les suspects arrêtés samedi sont "trois hommes et une femme, et ils vont être présentés à la justice lundi", a détaillé Martin Perez, le juge argentin en charge de l'affaire. "Tous (ceux qui ont été arrêtés) sont des habitants de Salta", a aussi déclaré le magistrat.

Selon des sources proches de l'enquête, relayées par la presse argentine, un jeune de 24 ans, élève d'une école de police, sa compagne et son beau-père, ancien commissaire à la retraite figurent notamment parmi les personnes arrêtées.

Des "preuves substantielles"

Le juge a, d'ores et déjà, parlé de "preuves substantielles" contre les personnes arrêtées. Une série de perquisitions aurait en effet permis de retrouver un pistolet de calibre 22 qui pourrait être l'arme du crime, mais aussi un téléphone portable, des vêtements appartenant aux victimes, et un appareil photo contenant quelques 150 clichés des deux jeunes touristes. Selon la presse locale, ce sont des appels réalisés avec le téléphone portable des victimes qui ont notamment mené aux arrestations.

Le témoignage d'un chauffeur de taxi aurait aussi était décisif. Le 15 juillet, il aurait transporté Houria et Cassandre depuis leur auberge de jeunesse jusqu’au chemin de randonnée ou jusqu'à la maison d’un particulier.

L'enquête est "un succès", selon le juge

"Ce qui se passe maintenant, c’est que nous avons beaucoup d’éléments de preuve et que nous devons encore les analyser. Mais depuis le début, il y a eu une enquête sérieuse. Et par chance, aujourd’hui, c’est un succès", s'est félicité Martin Perez, le juge chargé de l'enquête, sur Europe 1.

L'enquête semble avoir pris tournure dès vendredi soir lorsque le juge argentin a décidé d'arrêter de communiquer avec la presse. Depuis la double découverte macabre, plusieurs suspects avaient été arrêtés.

Les corps des Françaises rapatriés sous peu

Le degré d'implication des différents suspects doit maintenant être établi. La police dispose pour cela des empreintes génétiques des agresseurs recueillies sur les corps des victimes.

Les enquêteurs estiment, à présent, que tout se serait déroulé le jour même de la disparition des jeunes filles. Une thèse qui doit encore être confirmée par les nouvelles expertises médico-légales, attendues d'ici dix à quinze jours, a déclaré un enquêteur. Jusqu'alors, la date exacte du décès des jeunes femmes faisait débat. Or, il s'agit d'un élément clé pour savoir si elles ont été séquestrées avant les meurtres.

Le tournant de l'enquête est intervenu au lendemain du transfert des corps des deux victimes de Salta à Buenos Aires, avant leur rapatriement en France. A Paris, une information judiciaire pour "séquestration, assassinats et viols" avait été ouverte vendredi pour permettre aux familles des deux étudiantes tuées de suivre les résultats des investigations menées en Argentine.