Après l'attentat de Londres, les Français bien décidés à rester

Londres 1280 NIKLAS HALLE'N / AFP
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Gwendoline Debono,avec A.H. , modifié à
Trois Français ont péri dans l'attentat de Londres. Un bilan très lourd, qui a beaucoup touché la communauté hexagonale, très présente dans le quartier de Southwark, autour du Borough Market.
REPORTAGE

"C'est la première fois que je me sens aussi affecté", confie Hervé. Installé à Londres depuis 20 ans, ce restaurateur travaille tous les jours dans un établissement situé à moins de dix minutes à pied du marché de Borough, visé par un attentat samedi.

"On a ouvert et c'était plein". Plus qu'un quartier de Londres, c'est son village qui a été frappé. "C'est un endroit où on connaît beaucoup de monde : le fromager, le charcutier, les restaurants qui ont été touchés… J'y vais tous les jours. On se dit : 'Mais si ça arrive ici, qu'est-ce qu'on fait ?", confie Hervé. Pour autant, pas question pour ce Français de renoncer à sa vie londonienne. "Je ne vais pas partir pour ça. Le lendemain de l'attentat, je me suis demandé si on allait ouvrir. On pensait qu'on n'aurait personne, mais on a ouvert et c'était plein ! Ça fait chaud au cœur", se réjouit-il. 

"On va continuer, plus forts". Un peu plus loin, Hervé salue les propriétaires d'un restaurant italien, où les terroristes ont frappé samedi. Il y a de la pudeur dans les accolades. Chacun s'aide à passer du choc à la résilience. Quentin, lui, tient une boulangerie à l'intérieur du marché toujours interdit au public. Il prépare activement la réouverture. "Ça va être un choc, et ça va faire un peu bizarre au départ", lâche-t-il. Mais comme Hervé, ce Français est bien décidé à passer le cap du traumatisme. "On ne peut pas lâcher un endroit aussi sympa, plein de cultures. On va laisser ça derrière nous et continuer, plus forts. C'est ce que j'adore ici, on digère très vite et c'est reparti !", assure-t-il. "On ne va pas les laisser gagner comme ça."

L'un de ses coéquipiers a hésité à rentrer en France. "Ça n'a pas durer longtemps", raconte Quentin en souriant. Le flegme britannique a fini par reprendre le dessus.