Après l'acier et l'aluminium Donald Trump s'attaque aux automobiles

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Le constructeur automobile allemand a vendu quelque 200.000 véhicules aux États-Unis en 2017 (image d'illustration). © BILL PUGLIANO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Donald Trump a lancé mercredi une enquête pour déterminer l'impact des importations de véhicules aux États-Unis et qui pourrait aboutir à une augmentation des taxes sur les automobiles provenant d'Europe notamment.

À quelques jours de la fin du délai exonérant l'Europe de taxes punitives sur l'acier et l'aluminium, Donald Trump a de nouveau frappé fort mercredi, envisageant d'imposer de nouvelles taxes douanières sur les importations de véhicules aux États-Unis.

Une enquête sur les importations de véhicules. "J'ai demandé au secrétaire [au Commerce, Wilbur] Ross d'envisager d'initier une enquête sous la Section 232 sur les importations de véhicules, y compris les camions et les pièces détachées, pour déterminer leur impact sur la sécurité nationale américaine", a indiqué le président des États-Unis, cité dans un communiqué de la Maison-Blanche.

Cette annonce est survenue quelques heures après que le président américain a promis sur Twitter "de grandes nouvelles pour nos fabuleux constructeurs automobiles", victimes selon lui de "décennies de pertes de [leurs] emplois au profit d'autres pays".

Déterminer si l'économie nationale est affaiblie. Wilbur Ross a aussitôt lancé cette enquête, selon un communiqué du secrétariat au Commerce publié peu après celui de la Maison-Blanche. Elle devra déterminer "si le recul du nombre de véhicules et la baisse de la production de pièces détachées menacent d'affaiblir l'économie nationale, notamment en réduisant la recherche développement, les emplois pour les travailleurs qualifiés dans le secteur des véhicules connectés et autonomes (...) et les autres technologies de pointe", a encore précisé le ministère. 

Jusqu'à 25% de taxes ? D'après un article du Wall Street Journal (en anglais) publié peu avant l'officialisation de la nouvelle par la Maison-Blanche, ces taxes, si elles étaient imposées, pourraient culminer à 25% sur les importations de véhicules. Après cette annonce, les actions des constructeurs d'automobiles japonais chutaient jeudi matin à la Bourse de Tokyo, Toyota, Nissan et Honda perdant entre 1,3 et 2,4%.

Nissan et BMW inquiets. Nissan, qui a vendu 1,59 million de véhicules aux États-Unis l'an dernier, affirme en avoir fabriqué 930.000 sur le sol américain, ce qui suppose l'importation de plus du tiers de ses ventes locales. Le constructeur allemand BMW précise quant à lui que 66% de ses véhicules vendus aux États-Unis l'an dernier ont été importés, ce qui représente plus de 200.000 véhicules.

Des taxes en représailles envers l'Allemagne ? Donald Trump a déjà maintes fois évoqué des taxes punitives pour protéger l'industrie automobile américaine qui viseraient notamment l'Allemagne, dont les excédents commerciaux exaspèrent le président américain. Selon lui, les voitures américaines sont frappées de taxes supérieures à celles imposées sur les automobiles européennes.

Les taxes européennes sur les importations de voitures en provenance des États-Unis et des pays hors UE s'élèvent en effet à 10%, quand les droits de douanes américains sur celles en provenance de l'Union européenne ne s'élèvent qu'à 2,5%. Toutefois, au sein du secteur automobile, les États-Unis taxent les importations de camions et de pick-up (camionnettes à plateau) à hauteur de 25% alors que les importations de ces mêmes produits au sein de l'Union européenne sont taxés dans une bien moindre mesure, à 14% en moyenne.