Après Charlottesville, deux bustes de héros confédérés bientôt déboulonnés à New York

Les deux bustes s'inscrivent dans un vaste demi-cercle de 98 bustes de personnalités américaines, érigé en 1900 et qui forme le premier "Hall of Fame" américain.
Les deux bustes s'inscrivent dans un vaste demi-cercle de 98 bustes de personnalités américaines, érigé en 1900 et qui forme le premier "Hall of Fame" américain. © DON EMMERT / AFP
  • Copié
avec AFP
L'université du Bronx Community College va retirer deux bustes de généraux confédérés de son "Hall of Fame", après les violences de Charlottesville.

Deux bustes de généraux confédérés vont être déboulonnés dans les prochains jours d'une université du Bronx, à New York, témoin de la frénésie d'enlèvement de ces monuments devenus plus que jamais symboles de racisme aux États-Unis. Les bustes des généraux Robert Lee et Stonewall Jackson, qui défendirent le Sud esclavagiste pendant la guerre de Sécession, vont être enlevés "probablement d'ici 2-3 jours", a indiqué le responsable juridique de l'université publique du Bronx Community College, Karla Williams. "Nous voulons être sûrs de faire cela rapidement mais sans endommager" le reste du site, a-t-elle expliqué.

Le premier "Hall of Fame" américain. Les deux bustes s'inscrivent dans un vaste demi-cercle de 98 bustes de personnalités américaines, érigé en 1900 dans les premières années de cette université pour former le premier "Hall of Fame" américain. Le Bronx Community College dépend de l'État de New York, et le gouverneur démocrate Andrew Cuomo avait prévenu mercredi soir que ces deux bustes seraient enlevés. "Il y a beaucoup de grands Américains, dont beaucoup de New-Yorkais qui méritent une place dans ce grand Hall. Mais ces deux confédérés n'en font pas partie", a-t-il tweeté.

Deux rues en suspens. En attendant l'enlèvement de ces statues, deux plaques honorant le général Lee ont déjà été enlevés mercredi matin devant une église épiscopale du district de Brooklyn, à la demande du diocèse propriétaire. Reste en suspens le sort de deux rues situées dans ce même quartier de Brooklyn, auxquelles Robert Lee et Stonewall Jackson ont donné leurs noms. Mais ces rues traversent une base militaire et le changement de dénomination ne dépend ni du maire ni du gouverneur, mais de l'armée, que le gouverneur a appelé publiquement à agir mercredi. Jusqu'ici, l'armée s'y était refusée de crainte d'envenimer la controverse.

Depuis les violences de Charlottesville le week-end dernier, lors d'un rassemblement de suprémacistes blancs qui ont attaqué des contre-manifestants, entraînant la mort d'une femme de 32 ans, la polémique sur l'enlèvement des monuments en hommage aux responsables sudistes ne cesse d'enfler. Plusieurs villes, dont Baltimore, en ont enlevés cette semaine. Le maire démocrate de New York Bill de Blasio a annoncé un examen de 90 jours de tous les monuments ou symboles qui pourraient évoquer le racisme ou la haine et qui pourraient donc être condamnés.