Amiral Guillaud : "une manipulation" des shebab

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Charles Carrasco , modifié à
INTERVIEW E1 - Les insurgés somaliens ont annoncé leur décision d'exécuter l'otage Denis Allex.

# SOMALIE

>> L'info. Un nouveau coup de com' des insurgés islamistes somaliens ? C'est en tout cas ce qu'affirme le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud qui a accusé mercredi les shebab de pratiquer la "manipulation médiatique" en annonçant leur décision d'exécuter l'otage français Denis Allex, vraisemblablement mort depuis cinq jours.

"Nous soupçonnons, et nous n'avons, je crois, pas tort de le faire, les shebab somaliens de pratiquer de la manipulation médiatique, nous n'avons aucun élément depuis le raid de vendredi soir sur le fait que Denis Allex soit vivant, nous pensons qu'il est vraisemblablement mort", a-t-il affirmé sur Europe 1.

"C'est une technique qu'ils ont déjà utilisé dans d'autres affaires qui ne nous concernaient pas", a affirmé le haut gradé. Quelques

>> Mise à jour : le président François Hollande a revendiqué "pleinement" mercredi l'opération manquée en Somalie, menée par la France pour tenter de récupérer un agent de la DGSE, malgré "l'assassinat" de cet otage et la mort de deux militaires.

# MALI

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• Des combats directs au Mali. L'amiral Guillaud a confirmé mardi que "l'opération au sol est engagée depuis quelques heures" au Mali. "Nous avons renforcé les troupes que nous avions et qui venaient de toute la zone. Des renforts continuent d'arriver de France. Et maintenant nous sommes sur le terrain", a-t-il assuré. Le chef d'état major des armées précise que les soldats combattront "directement". Quand ? "Dans les heures qui viennent. Mais je ne suis pas capable de dire si c'est dans une heure ou dans 72 heures", a-t-il affirmé sur Europe 1.

"Ce n'est pas un conflit dissymétrique comme nous l'avons connu au 20e siècle", tient à préciser l'amiral Guillaud. "C'est plus un conflit de type guérilla auxquels nous sommes habitués dans ce genre de régions", a-t-il ajouté.

• Quelle stratégie ? Les troupes françaises ont bien l'intention d'aller "déloger" les djihadistes au Mali. "Les djihadistes, quand ils s'installent dans une ville, terrorisent la population et ont tendance à l'utiliser comme bouclier humain. Nous refusons de faire prendre des risques à la population. Dans le doute, nous ne tirons pas. Nous passerons à côté et nous les isolerons. Ce sont les ordres du président de la République, c'est très clair", a-t-il assuré.

• Des blindés détruits dans la nuit. "Les groupes terroristes ont récupéré des blindés face aux forces maliennes. Nous en avons détruit la nuit dernière une partie avec nos hélicoptères et nos avions", a détaillé l'amiral Guillaud. 

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• La France esseulée ? "Pour l'instant nous sommes les seuls. Si le président du Mali fait une demande d'assistance au nom de l'article 51 (qui prévoit "le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée", ndlr), je pense que certains autres pays accepteront de venir",  considère le chef d'état-major des armées.

• Une montée en puissance ? Ce déploiement militaire est "une question de jours".  "La montée en puissance n'était effectivement pas terminée. Des unités viennent de France en ce moment. D'autres venaient de nos forces prépositionnées en Afrique", a expliqué l'amiral Guillaud qui n'a pas fixé de délais quant à la "3e phase du conflit", "celle de la stabilisation".