Allemagne : une affaire de faux réfugié ébranle le gouvernement d'Angela Merkel

Angela Merkel crédit : TOBIAS SCHWARZ / AFP - 1280
Angela Merkel et sa ministre de la Défense, Ursula von der Leyen (à droite), ont été ébranlées par cette affaire © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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Le jeune homme de 28 ans est soupçonné d'avoir voulu perpétrer des attentats visant des personnalités politiques allemandes de premier ordre.

À cinq mois des élections législatives dans lesquels le destin d'Angela Merkel à la tête du pays se jouera, une affaire ébranle son camp. Un militaire s'est fait passer pour un réfugié syrien et a touché une indemnité mensuelle depuis 2016. Le jeune homme de 28 ans a également été mis en cause pour ses sympathies pour l'extrême droite, rapporte Le Monde mercredi.

Soupçonné de préparer des attentats. Franco A. est un lieutenant du 291ème Jägerbataillon, une unité d'infanterie faisant partie de la Brigade franco-allemande. Arrêté le 26 avril pendant un stage de formation en Bavière, il est soupçonné d'avoir voulu perpétrer une série d'attentats visant des personnalités politiques importantes comme le ministre de la justice ou encore l'ancien président de la République, Joachim Gauck

Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, le soldat était connu pour ses penchants vers l'extrême droite. Il aurait même accroché dans sa chambre une photo d'un soldat de la Wehrmacht et possédait un fusil datant de la Seconde Guerre mondiale dont le fusil porte une croix gammée gravée. La ministre de la Défense a alors dénoncé "mauvais esprit de corps", une déclaration qui lui a valu les foudres de responsables de l'armée et celle de ses adversaires politiques.

Un faux réfugié. Une première affaire à laquelle s'ajoute le fait que Franco A. se serait fait passer pour un réfugié syrien, aurait obtenu le droit d'asile et une indemnité mensuelle de 409 euros depuis 2016. Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a demandé à ce qu'une enquête soit ouverte pour comprendre comment un Allemand ne parlant pas arabe a réussi à se faire enregistrer comme réfugié syrien. Une affaire qui pourrait fragiliser la chancelière déjà ébranlée quant à sa politique d'accueil des réfugiés.