Alger attend toujours un geste de Paris

La dernière rencontre entre Nicolas Sarkozy et Abdelaziz Bouteflika remonte au sommet France-Afrique en mai 2010 à Nice
La dernière rencontre entre Nicolas Sarkozy et Abdelaziz Bouteflika remonte au sommet France-Afrique en mai 2010 à Nice © Reuters
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Assiya Hamza , modifié à
Accusée par la Turquie de "génocide", la France doit afficher "une position claire" estime Alger.

La Turquie a jeté un pavé dans la mare franco-algérienne. Alors que l'Algérie s'apprête à célébrer les cinquante ans de l'indépendance, les déclarations du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdgogan accusant la France d’avoir perpétré un génocide en Algérie, relancent le débat sur "la question de la mémoire", a affirmé samedi le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, selon le site Tout sur l'Algérie.

"Le ministre Mourad Medelci a réaffirmé, à partir de Moscou que l'Algérie est toujours dans l'attente d'une position française qui ne soit pas timide ou timorée sur la question de la mémoire. Nous avons, certainement, besoin d'une position plus claire et plus explicite à ce sujet pour assainir, de manière définitive, l'atmosphère des relations globales que nous entretenons avec notre partenaire français", a rappelé Amar Belani.

Paris refuse de parler de repentance

Tout en se gardant de donner sa position sur le contentieux franco-turc né de l'adoption jeudi d'une loi sanctionnant pénalement la négation du génocide arménien,  l'Algérie espère toujours la repentance de la France pour les crimes commis pendant la colonisation, de 1830 à 1962.

Le porte-parole du FLN, Kassa Aïssa, a estimé vendredi que le Premier ministre turc n'a fait qu'exprimer "une exigence historique" de l'Algérie, rapporte La Tribune de Genève. Kassa Aïssa a rappelé que son parti "n'a jamais cessé de réclamer la reconnaissance par la France de ses crimes commis durant la colonisation". Pour lui, "la France a reconnu le génocide arménien. Pourquoi n'en fait-elle pas autant pour le génocide algérien ?" s'est-il demandé.

Un "système colonial injuste" selon Sarkozy

Cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie, Paris refuse de parler de contrition. Le 9 mars 2007, lors d'un discours prononcé à Caen, Nicolas Sarkozy alors candidat à l'élection présidentielle avait souligné que "la France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire", rappelle le site de la Ligue des Droits de l'Homme.

"Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale [contrairement à l'Allemagne NDLR], elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide", avait déclaré le candidat UMP.

"La France n’a jamais exterminé un peuple" :

Sarkozy greift Deutschland anpar rachelmini

Quelques mois plus tard, lors de sa visite à Alger en décembre en 2007, le président Sarkozy avait simplement admis que "le système colonial était injuste par sa nature". Il n'avait cependant pas souhaité aller jusqu’à présenter les "excuses" de la France, comme l’exigeaient une partie des dirigeants algériens.