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Aude Vernuccio, Sébastien Guyot avec A.H. , modifié à
La liste des atrocités s'allonge à Alep à mesure que l'armée progresse dans la ville. Les civils n'ont plus d'espoir.

"Nous sommes piégés. Ce sont les derniers jours". Avec l'avancée des forces du régime de Bachar al-Assad, la chute d'Alep n'est plus qu'une question de jours, voire d'heures. Pour les civils, l'espoir déjà mince de s'en sortir vivants s'amincit encore. 

"Ils tuent les femmes, les enfants". "Ils rassemblent les gens en pleine rue, ils regroupent les familles dans les halls des immeubles et puis ils les tuent. Ils tuent les femmes, les enfants, les hommes", se désespère Ahmed, un médecin qui est parvenu à fuir Alep il y a deux jours. Joint par Europe 1 mardi matin, il dénonce l'acharnement sadique opéré par les forces de Bachar al-Assad. "Quand les gens se cachent dans leurs maisons ou dans leurs caves, ils détruisent les bâtiments pour qu’ils s’effondrent sur eux", raconte-t-il.

" Les militaires célèbrent leur victoire sur nos corps "

"Les Russes ne veulent pas que nous sortions d'ici vivants". Alhmando, lui, vit toujours à Alep avec sa famille. Il ne compte plus les atrocités qui se déroulent sous ses yeux. "Beaucoup de gens se font tuer et les survivants sont à la rue. Personne ne peut les aider. Il n’y a plus d’hôpitaux, plus de soins", décrit-il. "Vous ne réalisez peut-être pas ce que nous endurons ici mais nous sommes tués, nous sommes victimes d’un des pires massacres de l’histoire moderne. Les Russes ne veulent pas que nous sortions d’ici vivants. Ils nous veulent morts. Assad aussi. Les militaires célèbrent leur victoire sur nos corps", déplore ce professeur syrien.

"Mieux vaut mourir tout de suite". Désespérés, les habitants d'Alep se préparent à une mort qui les guette depuis déjà trop longtemps. "Il n’y aucun moyen de partir. Ou on se livre au régime, ou on reste dans la zone bombardée. Si le régime vous trouve, vous êtes tués ou arrêtés. En prison, ce sont des méthodes sadiques, très lentes. Mieux vaut mourir tout de suite", assure Ahmed. Alhmando, lui, se console avec cette certitude : "Au moins, on sait que nous nous sommes battus pour la liberté. Nous ne voulions rien d’autre que la liberté".