Air France : nuit "horrible" à Damas

Finalement, il a atterri jeudi à 16h38 à l'aéroport de Beyrouth, sa destination finale.
Finalement, il a atterri jeudi à 16h38 à l'aéroport de Beyrouth, sa destination finale. © Reuters
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Charles Carrasco avec Sandrine Prioul et agences , modifié à
Les passagers de l'avion, qui a été détourné en Syrie, ont failli devoir payer le carburant.  

C'est un voyage qui a bien failli leur coûter plus cher que prévu. Après avoir été dérouté pour raisons de sécurité, le vol Air France Paris-Beyrouth, qui a fait escale mercredi à Damas pour se ravitailler en carburant, a demandé à ses passagers de quelle somme d'argent ils disposaient pour régler le plein.

Ce voyage, qui devait durer trois heures, s'est transformé en un véritable périple de près de 20 heures au Proche-Orient, dont quelques-unes à l'aéroport de la capitale syrienne.

Dérouté vers Amman

Cette procédure de déroutement, décidée suite aux troubles qui ont éclaté sur la route de l'aéroport à Beyrouth, n'a pas été aussi simple que prévue, signale Air France. "La situation s'est dégradée rapidement pendant la phase d'approche à Beyrouth, ce qui a conduit la compagnie à décider d'un déroutement sur Amman en Jordanie, ce qui apparaissait alors comme la meilleure solution", explique le directeur de permanence à Air France, Pierre Caussade.

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© Reuters

Sauf que la compagnie française n'avait pas prévu de se faire refuser l'entrée. "Le commandant de bord n'a pas pu obtenir du contrôle aérien du secteur l'autorisation d'emprunter une trajectoire directe sur Amman", ajoute un commandant de bord, porte-parole des opérations aériennes de la compagnie. En clair, les couloirs aériens sont bouchés et le carburant manque

"Il n'avait pas d'argent en cash"

Seul recours possible pour le pilote de l'avion avec le carburant restant : atterrir à Damas, la capitale syrienne, à 80 km de Beyrouth. Les 174 passagers, qui sont restés une partie du voyage dans l'incertitude, n'avaient pas prévu de se rendre dans un pays en guerre. 

"C'était une nuit horrible. On est resté deux heures à Damas avec les fenêtres de l'avion fermées. Le capitaine nous a dit : 'ne prenez pas de vidéos, pas de photos'. Il n'avait pas d'argent en cash pour payer le fioul. Il a demandé aux business classes : 'si vous avez de l'argent, on en a besoin pour payer 17.000 dollars, à peu près 15.000 euros.' C'était horrible", raconte l'une des passagères au micro d'Europe 1.

Le périple :

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"Précaution et anticipation"

Au terme d'un vol riche en émotions pour les 174 passagers, l'entreprise a finalement réglé elle-même la somme demandée par les autorités aéroportuaires de la capitale syrienne.

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© MAX PPP

"Par mesure de précaution et d'anticipation, l'équipage a procédé au recensement des disponibilités d'avoirs en liquide des passagers pour payer le plein de carburant en liquide", s'est justifiée une porte-parole d'Air France.

Après l'escale de Damas, l'Airbus est parti pour l'aéroport de Larnaca, à Chypre, où il s'est posé dans la nuit. Finalement, il a atterri jeudi à 16h38 à l'aéroport de Beyrouth, sa destination finale.