Air Algérie : dans le laboratoire d’identification des victimes

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avec Sébastien Krebs , modifié à
INFO E1 - Europe 1 a pu pénétrer en exclusivité dans le laboratoire de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Pontoise.

Le premier rapport d’enquête sur le crash du vol AH5017 d’Air Algérie, qui s'est abimé dans le désert malien avec 116 personnes à bord, sera publié samedi. Les familles des 54 victimes françaises doivent rencontrer François Hollande, mais elles attendent surtout les résultats du travail d’identification des victimes. Officiellement, aucun corps n’a été identifié dans les décombres de l’avion. Ce travail d’analyse a été confié à des experts de la gendarmerie française, pour qui la tâche s’annonce extrêmement compliquée.

>> Europe 1 a pu pénétrer en exclusivité dans le laboratoire de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), à Pontoise, près de Paris.

Exploiter le moindre indice. Ce sont près d’un millier de prélèvements effectués sur les lieux du crash, au Mali, qui ont été rapatriés dans ce laboratoire de la région parisienne. Pour les experts, un travail minutieux pour extraire l’ADN va commencer. Pour y parvenir, les scientifiques exploitent tous les indices à leur disposition, car aucun corps n’a été retrouvé intact. Ainsi, l’identification peut être réussie grâce à un fragment d’os, une dent ou même une tâche de sang.

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Une opération compliquée. Mais tous ses indices ont été retrouvés dans le désert malien, dans des conditions très difficiles. Ce qui complique le travail des experts selon Emmanuel Gaudry, chef d’escadron : "Il y avait des conditions d’humidité dantesques et une chaleur très importante. Ce qui fait que maintenant, nous somme sur du travail manuel, qui demande beaucoup plus de vérifications. Donc forcément, l’opération est beaucoup plus longue".

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Un temps de travail nécessaire. Le travail scientifique pourrait donc prendre des semaines, voire des mois. Les experts sont conscients que l’attente pour les familles est très difficile à vivre, mais ils ne veulent pas se précipiter. Le colonel Daoust, qui dirige l’IRCGN, explique : "On ne veut pas agir sous la pression, au risque de prendre des raccourcis et de se tromper. L’objectif, c’est d’apporter une réponse sûre et certaine. Le travail de deuil avancera au moment où les cercueils, avec les proches identifiés, seront rendus aux familles."

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Un résultat incertain. L’objectif est clair pour les experts : reconnaître toutes les victimes afin de rendre un cercueil à chaque famille. Mais les scientifiques sont formels. Il leur est impossible d’assurer que les 116 victimes du crash du vol AH5017 d’Air Algérie pourront être identifiées.