Air Algérie : « C’est très difficile de faire son deuil »

© Jean-Sébastien Soldaïni
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avec Sébastien Krebs
TÉMOIGNAGE E1 - Léa Joly, vice présidente de l’association des familles des victimes du vol d’Air Algérie, se confie pour Europe1.

Pour les familles, l'attente est insupportable. Alors que le premier rapport d'enquête sur le crash du vol AH5017 d'Air Algérie doit être publié samedi, les proches des 116 victimes n'ont toujours aucun élément sur les raisons du crash. Et comme aucun corps n'a été identifié dans les décombres de l'avion, les familles doivent faire leur deuil sans les dépouilles de leurs proches disparus. Léa Joly, vice présidente de l’association des familles des victimes du vol d’Air Algérie, qui a perdu ses parents dans la catastrophe, se confie pour Europe1.

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"Rien à quoi se raccrocher".  Les experts scientifiques l'ont annoncé au micro d'Europe1 : leur travail est compliqué et pourrait durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pour y parvenir, les scientifiques exploitent tous les indices à leur disposition, car aucun corps n’a été retrouvé intact. Ainsi, l’identification peut être réussie grâce à un fragment d’os, une dent ou même une tâche de sang.

En attendant, Léa Joly assure que "c'est très difficile de faire son deuil, étant donné que nous n'avons rien à quoi se raccrocher. Nous n’avons pas les dépouilles de nos proches, et nous n’avons pas pu nous rendre sur les lieux du crash." Désormais, elle avoue s'être fait à l'idée de ne plus avoir la dépouille de ses parents. "Ça me permet de débuter mon processus de deuil d'une autre manière", tente-t-elle de positiver.

Le témoignage de Sandrine Tricot, qui a perdu son mari dans le crash :

AH5017 : "j'ai découvert le drame à la télévision"par Europe1fr

"L'important, c'est la vérité". A l'heure actuelle, les raisons du crash du vol d'Air Algérie restent toujours inconnues. Pour les familles, "ce qui est important, c’est de connaître la vérité. C’est de savoir pourquoi l’accident s’est produit."

 Léa Joly pointe également les zones d'ombre de l'enquête et l'absence de réponse : "Pourquoi une boîte noire est défectueuse ?" En effet, la deuxième boîte noire, hors-service au moment du vol, est inexploitable pour une raison inconnue. Ce qui fait dire à Léa Joly : "Tout ça, nous aimerions le savoir. On aimerait faire notre deuil sereinement."

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"On ne lâchera rien". Léa Joly en est consciente : "On sait très bien que ça prendra du temps, des mois, des semaines". Alors que le travail des experts scientifiques se poursuit, la vice-présidente de l'association des victimes promet : "On saura être patients".

Mais elle prévient : "On ne lâchera rien, on fera tout pour ne pas être oubliés durant toutes ces années qui seront très difficiles." Comme tous les proches des victimes, elle veut obtenir des réponses. Pour qu'un jour, "chacun puisse faire un enterrement". Et parvenir, enfin, à faire son deuil.