Afghanistan: la France évacue la Kapisa

Les soldats français quittent la Kapisa.
Les soldats français quittent la Kapisa. © Reuters
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Didier François, envoyé spécial en Afghanistan, avec Charles Carrasco , modifié à
- Les 200 soldats qui restent déployés en première ligne partent de cette province afghane.

Les forces combattantes se replient. Les 200 derniers soldats français déployés en première ligne en Afghanistan quittent, mardi matin, la vallée de la Kapisa, selon les informations de l'envoyé spécial d'Europe 1, Didier François.

Ils viennent de remettre les "clés" de la base stratégique de Nijrab aux soldats de la nouvelle armée afghane qu'ils ont formée pendant quatre ans, au cours d'une cérémonie très symbolique. Entre soldats français et soldats afghan, il y a eu beaucoup d'émotion, des embrassades et des échanges de petits cadeaux et de photos.

"Capable d'être autonomes"

L'officier Yann Sudret était chargé de conseiller les autorités afghanes de la province de Kapisa en matière de sécurité. Selon lui, les progrès réalisés par l'armée, la police et les services de renseignements afghans au cours des quatre dernières années, leur permettent de prendre en charge la sécurité de l’ensemble de la province.

"Ils sont capables de gérer, capables d'être autonomes et surtout capables d'être commandés par le gouverneur civil. C'est ça qui est important. C'est ça que nous avons réussi. Ils sont capables de gérer de façon autonome leurs problèmes", assure le lieutenant-colonel au micro Europe 1.

L'officier se souvient : "il y a trois ans, lorsque nous sommes arrivés, on ne pouvait pas partir à Tagab sans escorte. Le gouverneur n'allait pas par la route. Maintenant, il y va par la route. Récemment, nous avons fait plusieurs convois logistiques et on ne s'est pas fait taper", détaille l'officier. "La sécurité est améliorée, c'est certain. Mais surtout, ce qui est amélioré, c'est qu'il y a trois ans, ils étaient à peine 600 militaires à se coordonner entre eux. Maintenant, ils sont 3.000. Ils ont compris la nécessité de se coordonner entre eux. Ça, c'est l'effort majeur", ajoute Yann Sudret.

"Leur avenir leur appartient"

Malgré ces avancées, l'officier reconnaît qu'il reste encore de grosses difficultés à surmonter pour la région et le pays. "Après, dire qu'en Kapisa, il n'y a pas de problèmes, bien sûr que non. C'est un pays qui connaît des difficultés. On ne dit pas qu'on a réglé tous les problèmes. Après, leur avenir leur appartient mais on a réussi ça", conclu l'officier.

Le 30 septembre dernier, les soldats français avaient déjà rendu le contrôle de Tagab et Alasaï aux forces afghanes ainsi qu'aux soldats américains qui continueront leur activité jusqu'en 2014.