Afghanistan : Karzaï critique l'Otan

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avec AFP

Le président afghan Hamid Karzaï a critiqué avec virulence l'action de l'Otan, accusant l'Alliance atlantique d'avoir "causé énormément de souffrances" sans apporter le moindre "bénéfice" à son pays qui n'est toujours "pas sûr". "Nous voulions une sécurité absolue, la fin claire et nette du terrorisme", a déclaré le président Karzaï dans une interview à la BBC diffusée lundi soir et réalisée le 3 octobre à Kaboul. Or, "sur le front sécuritaire", l'Otan, stationnée depuis 2001 en Afghanistan, "a causé énormément de souffrances, fait beaucoup de morts, et n'a apporté aucun bénéfice car le pays n'est pas sûr", a-t-il affirmé.

Hamid Karzaï, qui ne peut pas briguer un troisième mandat lors de l'élection présidentielle d'avril, aux termes de la Constitution, a expliqué que son objectif était d'apporter "la stabilité et la paix" dans son pays, ainsi que de parvenir à un accord de partage du pouvoir avec les talibans. "Ce sont des Afghans. Là où le président afghan, le gouvernement afghan peut nommer des talibans à un poste gouvernemental, ils sont les bienvenus", a-t-il déclaré. "Mais là où le peuple afghan nomme des gens, par la voie des élections (...), les talibans doivent participer aux élections", a-t-il poursuivi. "Donc pour être clair, (...) ils sont les bienvenus dans le gouvernement afghan, au même titre que tous les autres Afghans". Le président a en outre exclu que la participation éventuelle des talibans porte préjudice aux femmes. "Le retour des talibans ne sapera pas le progrès. Ce pays a besoin de paix. Je veux me battre pour tout ce qui apporte la paix en Afghanistan et ainsi promouvoir davantage la cause des femmes afghanes", a-t-il assuré.

Concernant l'accord de sécurité avec les Etats-Unis, qui doit définir les modalités de la présence d'un contingent américain en Afghanistan après la fin de la mission de l'Otan en 2014, Hamid Karzaï a prévenu: "Si cet accord n'apporte pas la paix et la sécurité à l'Afghanistan, les Afghans n'en voudront pas". Washington exige entre autres l'immunité juridique pour ses soldats.