Afghanistan : "il faut parler des troupes"

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et Matthieu Bock , modifié à
- Jean-Louis Michaud, adjudant-chef, a sauté sur une mine dans la vallée de la Kapisa.

Alors que cinq soldats français sont morts mercredi dans l'attentat-suicide de talibans, Jean-Louis Michaud, adjudant-chef, livre son témoignage à Europe 1. Ce tireur d'élite et secouriste de 28 ans a sauté sur une mine, le 11 avril dernier, dans la vallée de la Kapisa, en Afghanistan.

"J'ai perdu un pied" :

Depuis, Jean-Louis Michaud est à l'hôpital. Nicolas Sarkozy ira lui rendre visite jeudi : "c'est son travail", estime le soldat français.

L'adjudant-chef se souvient très bien de ce jour où il a perdu "un bout de jambe". "J'ai sauté sur une mine", "je suis tombé du côté droit", raconte-t-il à Europe 1. "Je me suis pratiquement auto-secouru", ajoute-t-il. Seul secouriste du groupe de soldats, il s'interdit de tomber dans les pommes, par "instinct de survie", et fait lui-même son garrot, autour de la poitrine.

"Il faut parler des troupes"

Puis, il y a l'hôpital : au début, l'euphorie causée par les médicaments. Puis, "une phase d'acceptation compliquée" : "j’étais dans ma chambre, je pleurais, je regardais les photos de mes enfants, je me disais : 'je ne pourrai plus rien faire avec eux'". Puis il a "réappris à vivre en étant handicapé".

Pour Jean-Louis Michaud, "il faut parler des troupes" françaises engagées en Afghanistan. Il a confié à Europe 1 être "attristé" de voir que "la population française ne s'inquiétait pas" du sort de ses soldats.