Affaire Murdoch : Tony Blair convoqué

Premier ministre entre 1997 et 2007, Tony Blair a entretenu des relations personnelles avec le magnat de la presse Rupert Murdoch.
Premier ministre entre 1997 et 2007, Tony Blair a entretenu des relations personnelles avec le magnat de la presse Rupert Murdoch. © Reuters
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avec AFP
L'ancien Premier ministre sera entendu lundi afin qu'il clarifie ses liens entre la presse et le pouvoir.

L'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair va être convoqué lundi devant la commission britannique chargée d'enquêter sur les liens entre la presse et le pouvoir après le scandale des écoutes qui a ébranlé le groupe Murdoch.

Premier ministre entre 1997 et 2007, Tony Blair a entretenu des relations personnelles avec le magnat de la presse Rupert Murdoch, dont le groupe News Corp. était propriétaire de l'ex-tabloïde News of the World, au centre de l'affaire des écoutes téléphoniques. News Corp. possède d'autres titres influents comme The Times ou The Sun, le quotidien le plus vendu du pays, qui avait soutenu l'élection de Tony Blair en 1997. L'ex-Premier ministre est par ailleurs le parrain d'un des enfants de Rupert Murdoch.

Un ex-lieutenant de Tony Blair, l'ancien ministre Peter Mandelson, a reconnu devant cette commission que les "relations personnelles" entre Tony Blair et Rupert Murdoch "étaient plus proches que la sagesse ne l'aurait voulu". Mais il a toutefois nié l'existence d'un "pacte faustien" entre les deux hommes pour avantager News Corp. en échange de son soutien aux travaillistes. Tony Blair s'était rendu en Australie en 1995 pour rencontrer des dirigeants du groupe et tenter de se rapprocher de journaux qui n'avaient pas épargné ses prédécesseurs travaillistes.

Des liens avec David Cameron

L'enquête indépendante confiée au juge Brian Leveson a déjà mis en évidence les liens étroits entre certains dirigeants du groupe Murdoch et l'actuel Premier ministre conservateur, David Cameron.

Le Premier ministre britannique David Cameron signait "lots of love" des textos de soutien à la protégée de Rupert Murdoch, Rebekah Brooks, en plein scandale des écoutes téléphoniques, a révélé cette dernière vendredi devant une commission d'enquête.

Lors d'une longue audition devant cette commission chargée d'enquêter à la fois sur les écoutes et sur les liens entre les médias et le monde politique, la rousse flamboyante de 43 ans a admis qu'elle avait évoqué l'affaire des écoutes au News of the World avec David Cameron. Il s'agissait, selon elle, "de le mettre au courant". "Rien de confidentiel", a-t-elle assuré.

L'actuel ministre des Médias va être entendu

Jeudi prochain, la commission Leveson devrait également entendre l'actuel ministre des Médias, Jeremy Hunt, en charge du dossier BSkyB et sur la sellette depuis plusieurs semaines en raison de ses liens avec News Corp. Le groupe possède 39,1% du bouquet satellitaire BSkyB. Mais il avait tenté de le racheter intégralement avant de jeter l'éponge l'été dernier en raison du scandale touchant News of the World, accusé d'avoir fait écouter quelque 800 personnes pour obtenir des scoops.

Lors des dernières auditions devant la commission, il est apparu que David Cameron avait confié le dossier BSkyB à Jeremy Hunt, alors qu'il savait ce dernier favorable à l'offre présentée par Murdoch.

L'opposition a déjà réclamé à plusieurs reprises ces dernières semaines la démission de Jeremy Hunt, après la divulgation de courriels suggérant des liens étroits entre ses services et l'empire Murdoch.

La commission Leveson a aussi appris qu'un lobbyiste français, Frédéric Michel, chargé par News Corp. de promouvoir le rachat de BSkyB, avait à l'époque passé 191 coups de fil, envoyé 158 e-mails et près de 800 textos aux conseillers de Jeremy Hunt.