Affaire Cassez : la police a bien menti

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Pour la première fois, la police mexicaine a reconnu avoir menti sur les conditions de son arrestation.

Un espoir pour Florence Cassez. La police mexicaine a reconnu dans un document avoir menti en faisant croire à la presse que l'arrestation de la Française, qui purge depuis une peine de 60 de prison à Mexico pour enlèvements, s'était déroulée "en direct" le 9 décembre 2005.

Les journalistes, de télévision entre autres, ont cru couvrir en direct l'intervention des policiers qui arrêtaient Florence Cassez et son ex-compagnon Israël Vallarta au petit matin du 9 décembre, mais la véritable arrestation avait eu lieu auparavant, a reconnu dans un document le Parquet général de la République (PGR), l'équivalent au Mexique du ministère de la Justice.

Une possible révision du procès

"Il y a là matière à révision du procès, car ce document aurait dû figurer dans le dossier lors de la procédure d'appel", a réagi l'avocat mexicain de Florence Cassez.

Florence Cassez a été condamnée à 60 ans de prison en appel en mars 2009, après une peine de 96 ans en première instance. La jeune femme de 35 ans, a toujours affirmé avoir été arrêtée dans la matinée du 8 décembre et tenue au secret jusqu'à l'aube du lendemain, pour la fausse arrestation en direct assortie de libération de victimes d'enlèvement.

Un document de 2007

La Française avait même interpelé, en 2006 à la télévision, le patron de la police de l'époque. Il avait alors reconnu une "reconstitution", mais en expliquant qu'elle avait été organisée "à la demande des journalistes".

Niant cette version, un reporter de télévision, Pablo Reinah, avait ensuite engagé une procédure, s'estimant atteint dans son honneur professionnel et dans ses intérêts car il avait été licencié par son employeur. La police, dans une "proposition de conciliation" officielle en date du 2 mars 2007 dont l'AFP a obtenu une copie lundi, a concédé "au reporter Pablo Reinah" que "dans l'information qui lui a été fournie sur l'intervention menée par des éléments de l'Agence fédérale d'investigation, il n'a pas été précisé que l'arrestation des personnes avait été effectuée avant son arrivée".

"Comme (...) la dizaine de reporters de radio et de presse écrite qui se sont rendus sur place, j'ai été trompé sur les conditions dans lesquelles l'intervention a été conduite", a insisté Pablo Reinah dans le dernier numéro d'un mensuel mexicain renommé, Gatopardo.