Adopter en Haïti, un long processus

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avec Nicolas Chauvin et agences , modifié à
Avec l’épidémie de choléra, l’inquiétude augmente chez les familles françaises en attente.

284 personnes ont succombé à l’épidémie de choléra qui fait rage en Haïti, selon le dernier bilan publié mardi. Sa propagation angoisse très fortement les Français qui ont entamé des démarches d’adoption, à l’image de Valérie. Cette parisienne de 45 ans a adopté il y a un an un Haïtien, aujourd’hui âgé de 17 mois et qui vit dans une crèche de la capitale, Port-au-Prince.

"Je vis tous les jours dans la crainte" :

"Comme après le séisme, je suis très très angoissée. Je me lève tous les jours en me disant : ‘Tiens bon mon fils’. Je pars mi-novembre pour signer mon jugement. Et je ne suis même pas sûre que mon fils soit en vie au mois de novembre", déplore-t-elle.

Une lenteur de la procédure ?

Nombreuses sont les familles françaises qui attendent encore le rapatriement de leur enfant. Neuf mois après le séisme qui a semé le trouble sur l’île, toutes les procédures d'adoption n'ont pas encore aboutie. "A ce jour, 650 enfants pour lesquels un jugement d'adoption a été prononcé ont été accueillis par leurs familles en France, ou continuent de l'être", a indiqué Bernard Valero, porte-parole du Quai d’1Orsay.

Mais 350 enfants, apparentés auprès de familles françaises, sont eux encore sur place. Il manque encore un dernier agrément avant de pouvoir les rapatrier. Le délai est désormais de un à deux mois après le jugement haïtien confirmant l'adoption, au lieu des six, voire douze mois, constatés antérieurement au séisme, a assuré Bernard Valero.

Pour un plan d'évacuation

Et ce long processus d’adoption est d’autant plus compliqué à supporter en pleine épidémie. C’est pourquoi Emmanuelle Guéry, la présidente de SOS Haïti Enfants Adoptés, demande à ce qu’un "plan d’évacuation soit mis en place, pour que tous les enfants puissent être évacués dès qu’il y aura des cas de choléra à Port-au-Prince".

Rien n’est fait pour l’instant. Les autorités assurent qu’une "vigilance particulière" a été accordée aux crèches dans lesquelles se trouvent les enfants encore en cours de procédure d'adoption par des familles françaises.