Acculé, l'Etat islamique aurait recours à des bombes au chlore

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La Commission de sécurité de la région du Kurdistan estime que l'utilisation d'armes chimiques montre que le groupe djihadiste de l'EI est dans l'impasse dans la région.

Il s'agirait d'une méthode de défense désespérée de l'Etat islamique. Les autorités du Kurdistan irakien ont indiqué samedi disposer de preuves que l'EI a eu recours à des bombes au chlore. L'utilisation de ces armes chimiques remonterait à janvier, contre les peshmergas, les forces de sécurité de cette région autonome. Ces bombes artisanales provoquent des vomissements et problèmes respiratoires.

Une preuve que l'EI est acculé. Dans un communiqué publié samedi, la Commission de sécurité de la région du Kurdistan a indiqué que "les forces peshmergas ont fait des prélèvements de sol et des lambeaux de vêtements après un attentat suicide à la voiture piégée le 23 janvier 2015". Les analyses effectuées en Europe montrent que "les prélèvements contenaient des niveaux de chlore suggérant que cette substance a été utilisée sous une forme destinée à en faire une arme".

Cette institution sécuritaire, présidée par le fils du président kurde Massoud Barzani, estime que l'utilisation d'armes chimiques montre que l'EI est acculé. "Le fait que l'EI s'appuie sur de telles tactiques montre qu'il a perdu l'initiative et recourt à des méthodes désespérées", assure le communiqué.

Une vidéo de la BBC attestant de l'utilisation de bombes au chlore :

Des armes confectionnées à partir de bombes artisanales. Des cas d'utilisation de chlore ont été évoqués dans plusieurs zones de Syrie et d'Irak. Pour confectionner ces bombes au chlore, les djihadistes récupèrent des bombes artisanales, principalement dans les stations d'épuration. Il est relativement simple d'équiper des véhicules piégés et des engins explosifs posés sur les bords de route avec des cannettes de chlore, mais cet agent chimique n'est pas très puissant. Ces armes exhalent généralement une fumée orangée.

Vomissements et problèmes respiratoires. Selon des médecins et des témoins, les personnes exposées à ce gaz lors de récentes attaques en Irak ont développé des symptômes temporaires tels que des vomissements et des problèmes respiratoires. Il n'a par ailleurs pas été établi si l'exposition au chlore a déjà entraîné la mort d'une victime lors d'une attaque menée par l'EI avec une bombe de ce type.

Quoi qu'il en soit, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté début mars une résolution condamnant l'utilisation du gaz de chlore comme arme chimique dans le conflit syrien, mais sans en désigner les coupables.

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