Accord de Paris sur le climat : la décision de Donald Trump "a le mérite de la clarté"

La décision de Donald Trump "s'intègre dans une vision du monde anti-scientifique".
La décision de Donald Trump "s'intègre dans une vision du monde anti-scientifique". © SAUL LOEB / AFP
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G.D
Valérie Masson-Delmotte, climatologue, réagit sur Europe 1 au choix de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris. Selon elle, cette décision "s'intègre dans une vision du monde anti-scientifique".
INTERVIEW

La décision de Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris est intervenue comme un véritable coup de tonnerre. Mais pour Valérie Masson-Delmotte, climatologue et co-présidente du Groupe de travail 1 au GIEC (Groupe d'Experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), "cette sortie a le mérite de la clarté". "Trump et son administration ont essayé d’enlever un certain nombre de régulations environnementales. (...) L’administration s’est attachée à enlever un certain nombre de décisions qui permettaient de placer les Etats-Unis vers une trajectoire de développement plus sobre en carbone, en jouant sur l’efficacité énergétique", explique-t-elle à Europe 1.

"Un décision qui s'intègre dans une vision du monde anti-scientifique." Elle estime par ailleurs que cette annonce vise à "porter un coup très dur vis-à-vis de la production de connaissances scientifiques" : "Le projet de budget de la Maison-Blanche, c'est 40% de baisse pour les projets de recherche sur les sciences la Terre." "C'est une décision qui s’intègre dans une vision du monde anti-scientifique qui est menée au bénéfice de quelques personnes à très court terme. Essentiellement ceux qui bénéficient de l’exploitation des énergies fossiles", ajoute-t-elle.

"Une forme de négation vis-à-vis de la science." Un point de vue partagé par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, invité d'Europe 1 vendredi matin. Selon lui, le fait que Donald Trump estime que sa décision n'aura pas d'impact sur le climat est "une forme de négation vis-à-vis de la science" : "La science a validé le diagnostic. Ce sont bien les conditions d’existence de l’humanité qui sont en péril. Le diagnostic a été confirmé par les Etats-Unis eux-mêmes à Paris."

Une décision pas irrévocable. Mais il subsiste tout de même un peu de positif. Ce choix n'est pas irrévocable, comme l'explique Valérie Masson-Delmotte : "Le mécanisme de sortie de l’accord de Paris, donne un délai de trois ans pour la mise en œuvre plus un an pour la sortie effective. Si elle est vraiment déclarée par Donald Trump, cette sortie aura lieu le lendemain de la prochaine élection présidentielle américaine." Mais d'ici la fin du mandat de Donald Trump, impossible pour l'instant de savoir ce que "feront les diplomates américains dans les différentes instances internationales".