Accident de voiture autonome : le système de freinage d'urgence du véhicule Uber n'était pas activé

La voiture autonome en teste d'Uber avait détecté la victime avant le choc m'ais n'a pas pu freiner (image d'illustration).
La voiture autonome en teste d'Uber avait détecté la victime avant le choc m'ais n'a pas pu freiner (image d'illustration). © Uber
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avec AFP , modifié à
Le rapport du régulateur des transports américain (NTSB) montre que le système de freinage d'urgence de la voiture autonome Uber en test qui a renversé une piétonne en mars n'était pas activé, comme c'est le cas lorsqu'un opérateur est aux commandes. 

La voiture autonome d'Uber impliquée dans un accident ayant coûté la vie à une piétonne en mars dans l'Arizona l'avait détectée près de six secondes avant le choc, mais n'avait pu s'arrêter parce que le système de freinage d'urgence n'était pas activé, a indiqué jeudi le régulateur des transports NTSB.

Un système de freinage désactivé. Dans un rapport préliminaire, le NTSB affirme qu'environ une seconde et trois centièmes avant le choc, le système de conduite autonome avait déterminé que le freinage d'urgence était nécessaire pour atténuer la collision. Or les manœuvres de freinage d'urgence ne sont pas activées quand les voitures autonomes d'Uber sont sous le contrôle d'un ordinateur, "afin de réduire de potentiels comportements erratiques du véhicule". Le conducteur ou l'opérateur de la voiture, celui qui est derrière le volant, doit donc intervenir et reprendre le contrôle, sauf que le système n'est pas conçu pour l'alerter, affirme encore le NTSB.

Une absence d'alerte de la conductrice. En l'espèce, la conductrice "a repris le contrôle moins d'une seconde avant le choc et n'a commencé à freiner que moins d'une seconde après l'accident", conclut le régulateur américain. "L'opératrice du véhicule a déclaré, dans un entretien avec le NTSB, qu'elle surveillait l'interface de conduite autonome du véhicule et que si ses téléphones personnel et professionnel étaient dans la voiture, elle ne les a utilisés qu'après l'accident", peut-on encore lire dans le communiqué.

Plus de tests dans l'Arizona. À la suite de cet accident survenu le 18 mars sur une route de l'Arizona, Uber a suspendu tous ses tests de voiture autonome sur route dans tous les États-Unis ainsi qu'à Toronto, au Canada, mais espère les reprendre bientôt. Le service de réservation de voitures avec chauffeur a toutefois décidé d'arrêter ses opérations dans l'Arizona, selon une source proche du dossier.

De nouvelles procédures de sécurité. "Lors des deux derniers mois, nous avons coopéré étroitement avec le NTSB. En parallèle de son enquête, nous avons décidé de revoir les procédures de sécurité de notre programme de voitures autonomes", a déclaré jeudi une porte-parole d'Uber, ajoutant que des annonces vont être faites les "prochaines semaines". Uber a également recruté un ancien patron du NTSB pour l'aider à maîtriser les arcanes de l'administration en termes d'exigences en matière de sécurité.

Une victime habillée en noir et inattentive. Outre le freinage d'urgence, le rapport du NTSB note par ailleurs que la piétonne tuée était habillée en noir, "ne regardait pas en direction du véhicule jusqu'au moment de l'accident et traversait la route à une section qui n'était pas directement éclairée". Le vélo qu'elle poussait n'avait pas de réflecteurs et des tests toxicologiques de la victime se sont révélés "positifs" à la méthamphétamine et à la marijuana. Le NTSB précise néanmoins que son rapport est préliminaire et ne comporte pas de cause "probable" de l'accident. Celle-ci sera déterminée dans un rapport actualisé.