Abbas reconnaît les "erreurs" du Fatah

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le parti qui contrôle l'Autorité palestinienne tient mardi son premier Congrès. Son leader a appelé à un "nouveau départ".

Le Fatah ne s’était pas réuni en congrès depuis 1989. Quelque 1.900 représentants du parti qui contrôle l’Autorité palestinienne sont réunis depuis mardi matin à Bethléem, en Cisjordanie. Un rendez-vous crucial pour cette organisation centrale dans l’histoire de la cause palestinienne mais affaiblie depuis plusieurs années. En trois jours, le Fatah doit tout à la fois définir une nouvelle ligne politique et des hommes neufs pour l’incarner.

Dès l'ouverture du Congrès, Mahmoud Abbas, le leader du mouvement, a fait son examen de conscience. "En raison du blocage du processus de paix, mais aussi à cause de nos erreurs, certains de nos comportements rejetés par le public, notre faible performance, notre éloignement du pouls de la rue et notre manque de discipline, nous avons perdu les élections législatives (en 2006) et ensuite avons perdu Gaza", a-t-il déclaré, appelant à un "nouveau départ".

Le Fatah, le parti historique de Yasser Arafat, prône une solution négociée dans le conflit avec Israël. Mais ce point de vue ne cesse de perdre en crédibilité alors que les discussions de paix sont au point mort. Face au Fatah, les islamistes du Hamas, qui ont pris le pouvoir à Gaza en 2007, gagnent du terrain avec leur ligne dure. Obligeant le Fatah à se repositionner.

Le projet de programme politique qui doit être discuté devrait réaffirmer le "refus de reconnaître Israël en tant qu'Etat juif". Ce qu’exige pourtant le premier ministre israélien comme préalable aux négociations. Cette nouvelle ligne politique ne devrait, par ailleurs, pas exclure le recours à la "lutte armée" en cas d'échec des pourparlers de paix, ni l'éventualité d'une déclaration unilatérale de création de l'Etat palestinien.

Longtemps accusé d’être au cœur d’un système politique corrompu, le Fatah doit aussi renouveler ses dirigeants. Mahmoud Abbas, désigné en 2004, devrait être reconduit à la tête du parti. Mais une partie des "éléphants" qui font partie de l'actuel comité central devraient céder la place à des plus jeunes.