Cleveland : à quoi va servir la convention républicaine ?

S’il ne fait aucun doute que Donald Trump sera investi mardi par les siens, ce rassemblement sera l’occasion pour les républicains de retrouver un semblant d’unité.
S’il ne fait aucun doute que Donald Trump sera investi mardi par les siens, ce rassemblement sera l’occasion pour les républicains de retrouver un semblant d’unité. © JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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S’il ne fait aucun doute que Donald Trump sera investi mardi par les siens, ce rassemblement sera l’occasion pour les républicains de retrouver un semblant d’unité.

Il se prépare pour son couronnement. Après une campagne au cours de laquelle il a déjoué tous les pronostics, Donald Trump sera officiellement investi par son parti, mardi, lors de la convention de Cleveland. Aucune surprise dans cette convention organisée au cordeau. Mais ce grand raout de quatre jours est loin d’être juste une question de folklore.

La convention : une rampe de lancement. "Les conventions ne servent plus à faire découvrir aux Américains le candidat de chaque parti, puisque ce sont les primaires qui priment désormais", explique François Durpaire, spécialiste des Etats-Unis, interrogé par Europe 1. "En revanche, les conventions servent de rampe de lancement. Nous allons voir dans quelles conditions Donald Trump se lance dans la course à la Maison-Blanche", ajoute-il.

Il faut dire que la campagne des primaires a été mouvementée chez les républicains où le sulfureux milliardaire est loin de faire l’unanimité. La convention de Cleveland, qui s’est ouverte lundi, marquera le début du processus d’unification du parti derrière son candidat. Et à cette occasion, c’est un rassemblement 100% Trump qui est prévu.

Une convention 100% Trump. "Chaque jour un Trump prendra la parole. Sa femme Melania, lundi. Mardi sa fille Tiffany, 22 ans et son fils Donald Jr., 38 ans. Mercredi son deuxième fils Eric, 32 ans, jeudi sa fille Ivanka, 34 ans", détaille François Durpaire.

Et à chaque jour sa thématique, avec une déclinaison du célèbre slogan de campagne du candidat républicain : "Make America great again" - "refaire de l’Amérique un grand pays" - "Make America : safe again" (un pays sûr) lundi ; "Make America : work again" (un pays au travail) mardi ; "Make America : first again" (le premier pays) mercredi ; et enfin "Make America : one again" (un pays uni) jeudi.
 
Un programme ambitieux pour un candidat longtemps décrié par les siens. D’ailleurs aucun grand nom du parti ne participera à la convention.  Ni les anciens présidents Bush, ni les anciens candidats du parti à la présidence John McCain et Mitt Romney ne seront là. "Son ancien Rival Marco Rubio a, lui, accepté d’apparaître dans une vidéo qui sera diffusée pendant la convention", précise François Durpaire.

La convention se tournera donc vers le public, pour "aider les Américains à mieux comprendre Donald Trump l'homme", selon les propos de son directeur de campagne, Paul Manafort. "Son histoire personnelle mérite d'être racontée", a-t-il dit. Son discours d'acceptation de la nomination républicaine est aussi prévu jeudi, mais le milliardaire républicain pourrait aussi faire d'autres apparitions, selon Paul Manafort, qui a refusé d'en dire plus.

Une convention loin… du monde extérieur. Les forces de l'ordre sont particulièrement tendues après les attentats d'Orlando en Floride, de Nice et la mort le 7 juillet de cinq policiers à Dallas, puis celle de trois autres policiers à Bâton rouge  en Louisiane dimanche. "C’est une convention forteresse, coupée de l’extérieur", s’amuse le politologue.

Hillary Clinton, elle, sera investie par le parti démocrate à Philadelphie, en Pennsylvanie, entre le 25 et le 28 juillet. A la faveur des tensions raciales et des attentats, Donald Trump s'est positionné ces dernières semaines comme le candidat de l'ordre public, face à la démocrate Hillary Clinton qu'il affrontera le 8 novembre pour l'élection présidentielle. Les sondages donnent pour l'instant Hillary Clinton gagnante, avec en moyenne 3,2 points de pourcentage d'avance (43,8 contre 40,6), selon le site RealClearPolitics.

 

La convention républicaine en chiffres

Coût : 64 millions de dollars (60 millions d’euros)

Nombre des visiteurs attendus : 50.000, dont 15.000 journalistes accrédités et 2.472 délégués.

Personnel affecté à la sécurité : 5.500 personnes, soit 3.000 agents fédéraux, 2.000 non fédéraux envoyés en renfort et 500 policiers de Cleveland.

Nombre des lits prêts dans les prisons locales et autres lieux de détention en cas d'arrestations massives : 1.000

Nombre des panneaux souhaitant la bienvenue aux visiteurs : 1.000