A Mossoul, les dernières poches de résistance de l'Etat islamique face à l'armée

Les forces irakiennes. Image d'illustration.
Les forces irakiennes. Image d'illustration. © FADEL SENNA / AFP
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Gwendoline Debono et A.D , modifié à
Des civils continuent d'émerger des dernières rues en ruine, tenues pour quelques heures encore par les djihadistes.
REPORTAGE

En Irak, il y a les satisfecit, les communiqués des autorités annonçant la libération de Mossoul et la chute de Daech et il y a les faits. Lundi encore, des combats se faisaient entendre dans les dernières poches tenues par les djihadistes d'une ville totalement dévastée.

Des djihadistes de toutes nationalités. Ce sont des ombres plus que des hommes qui sortent des quelques rues toujours tenues par le groupe Etat islamique. Couvert de poussière, un père de famille raconte l'acharnement des derniers combattants. Il vient de leur échapper avec sa mère, sa femme et ses deux enfants : "Il y a eu échange de feu entre un sniper djihadiste de nationalité américaine et l'armée. Il était dans la maison. Il a fait un trou dans le toit et d'autres dans le haut des murs. Ensuite, il a commencé à tirer sur les soldats. Un peu plus tard, l'aviation l'a ciblé et le matin, ma femme s'est mise à hurler. On a demandé au sniper de nous laisser partir et il nous a dit : 'Vous la fermez maintenant, sinon je me fais exploser.'"

Des femmes avec ceintures d'explosifs. Touché par un missile, le toit de la maison s'effondre finalement. Le djihadiste américain parvient à s'extraire des gravats mais quatre autres combattants sont tués, tous étrangers. "Il y a plein d'étrangers. On les a entendus parler en français et en tchétchène. Avec eux, il y a beaucoup de femmes, étrangères aussi, qui portent en permanence des ceintures d'explosifs et qui s'occupent de soigner les blessés. Elles tiennent une sorte d'hôpital. J'y suis allé quand la maison a été frappée mais elles m'ont dit que c'était seulement pour femmes."

Bien que fanatiques et aguerris, il ne reste à cette poignée de djihadistes que quelques heures à vivre. Deux hommes émergent de la ligne de front hagards. Ils étaient dans les geôles de l'EI. " Nous sommes sortis", disent-ils, "car une frappe a touché la prison et touché nos gardiens."