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Mathieu Bock, édité par A.H. , modifié à
Les Mancuniens tentent de sécher leurs larmes en se réunissant, toujours plus nombreux, sur une place devenue lieu névralgique du recueillement : Saint Ann's Square.
REPORTAGE

La ville de Manchester reste traumatisée, mais toujours debout. Au cœur de la ville, une place s'est transformée en lieu de recueillement : Saint Ann's Square. Comme sur la place de la République, à Paris, des bougies sont déposées chaque jour en hommage aux victimes.

Une file d'attente pour déposer un bouquet. Au pied de la statue centrale, des milliers de fleurs, de peluches et de dessins s'amoncellent. Devant, une file d'attente court sur plus de 300 mètres. En plein soleil, les gens patientent avant de pouvoir poser un bouquet. Dans un coin, une jeune fille joue un morceau des Beatles à la guitare. "Rien ne changera mon monde", chante-t-elle. Un message très clair envoyé aux terroristes. 

"J'aurais voulu aider". Plus loin, Salam serre sa femme dans ses bras. Il vient ici pour se rapprocher des autres, car lundi soir, il s'est senti impuissant. "Je suis docteur et je n'étais pas de garde ce soir-là. J'aurais voulu pouvoir venir et aider. J'ai vécu des années terribles pendant les trois invasions de mon pays, l'Irak. Mon père et mon oncle sont morts pendant la guerre civile, alors je sais ce que c'est de perdre quelqu'un de cher", confie-t-il.

Des équipes de soutien. Avec leur parka bleue sur les épaules, des bénévoles distribuent des bouteilles d'eau et des glaces. Mais Michael est surtout là pour écouter les gens. "S'ils veulent parler, ils parlent. S'ils veulent un mouchoir, on leur donne. Et s'ils ne veulent pas qu'on les dérange, on les laisse tranquilles". 

Toute la journée seulement quelques policiers se sont relayés, sans arme, pour veiller sur la foule. Et bien souvent, les personnes leur tapaient sur l'épaule avant de quitter la place.