A Homs, la reprise économique est fragile

Dans la troisième ville de Syrie, les immeubles ont été grignotés par les balles et les roquettes.
Dans la troisième ville de Syrie, les immeubles ont été grignotés par les balles et les roquettes. © AFP
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Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial en Syrie , modifié à
L'activité repart timidement dans cette ville reprise par le régime syrien aux rebelles il y a deux ans. Mais certains quartiers sont toujours à l'abandon.

Homs a été le théâtre d'affrontements entre rebelles et armée de Bachar al-Assad pendant des mois. Plus de 2.000 personnes ont été tuées et les rebelles ont été contraints par le régime à se retirer de la troisième ville de Syrie. Deux ans après ce long siège, la ville a retrouvé une légère activité.

"Il y a du progrès". C'est en tout cas l'image que veut renvoyer le régime. Car si les restaurants et les commerces ont été retapés, l'affluence manque. "J’ai commencé par 1 euro par jour. Aujourd’hui, deux ans après, je suis à 10 euros. Il y a du progrès", confie Randa, pharmacien à Homs. "Mais pour être capable de vivre correctement mes ventes doivent monter à 100 euros par jour, c’est-à-dire dix fois plus."

Pas un touriste. A la sortie de la ville, le patron d’un hôtel assure que son établissement est plein à 50%. Mais cela fait plus de quatre ans qu’il n’a pas vu un touriste. "Au moment de l’occupation de Palmyre l’année dernière, nous avons eu des réfugiés comme clients. Maintenant la majorité sont commerçants ou travaillent à la Chambre de commerce. Il y a aussi quelques déplacés des quartiers voisins, mais leur nombre est très limité", constate-t-il.

Des rues vides. Autour de la vieille ville, l'atmosphère est très différente. Dans le quartier de Baba Amr pilonné par l’armée syrienne durant le siège, des rues aux immeubles ravagés, percés de trous, sont totalement vides. Dans ce secteur encore fermé par endroit par les barricades érigées à l’époque par les rebelles, il n'y pas un seul commerce, et surtout, il n'y a pas un seul signe de vie.