À Gaza, eau et électricité se font rares

Depuis le début des bombardements, l'eau du robinet se fait rare à Gaza.
Depuis le début des bombardements, l'eau du robinet se fait rare à Gaza. © Reuters
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Gwendoline Debonno, envoyée spéciale à Gaza, avec
REPORTAGE - Les bombardements de la bande de Gaza tuent. Et empêchent aussi de vivre.

Ça n'a l'air de rien. Mais depuis peu, à Gaza, c'est exceptionnel : de l'eau coule du robinet. Assia Kilani, habitante de la bande de l'enclave, remercie le ciel. Dans la région, l'eau est distribuée par des pompes électriques. Et depuis le bombardement de la centrale électrique par l'armée israélienne, la famille Kilani ne compte plus que sur le petit générateur de leur immeuble, déjà plongé dans le noir. Ce qui pousse à vivre à l'économie.

"Le frigo est devenu un placard". "Pour qu'on ait de l'eau toute la journée, que fait-on ? Mon beau frère a rempli une citerne, comme ça on peut se débrouiller", raconte Assia. "Ça fait déjà trois jours que l'on n'a pas d'électricité, du tout", déplore son mari. "Regardez le frigo, il est vide. Comme on n'a pas d'électricité, on a dû tout jeter. Le frigo est devenu un placard", ironise encore Assia.

"Résister, c'est vivre". La famille conserve son sens de l'humour, mais garde aussi une conviction : Israël mène une guerre psychologique en frappant ce type d'infrastructures. "Ils prennent tout, l'eau, l'électricité, l'espoir, la vie. Ils veulent se montrer forts", analyse Assia. "Ils sont en train de pousser les gens pour qu'ils finissent par dire : 'je vous en prie, ça y est, ça suffit'", poursuit son mari. "Mais ils ne vont pas réussir à faire ça. Résister, c'est vivre", philosophe encore Assia.

Pas de soumission, mais pas de solution non plus. Et le calvaire risque de durer. Même si un cessez-le-feu était signé dans l'instant, réparer la centrale prendrait au moins un an.