À Beyrouth, les habitants attendent impatiemment le retour de Saad Hariri

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Sébastien Krebs, édité par A.H.
Dans un quartier commerçant du centre de Beyrouth, une grande partie des habitants, acquise à la cause de Saad Hariri, attend le retour de celui qu'ils considèrent toujours comme leur Premier ministre.
REPORTAGE

Saad Hariri est arrivé samedi matin à Paris. Le Premier ministre libanais démissionnaire doit être reçu par Emmanuel Macron à l'Elysée samedi à midi. Depuis la capitale française, il a informé le président libanais Michel Aoun lors d'un entretien téléphonique qu'il serait de retour mercredi à Beyrouth pour les célébrations de l'indépendance.

Dans l'attente d'explications. À Beyrouth justement, dans un quartier musulman sunnite, l'un de ses fiefs, ses supporters attendent avec impatience de le voir rentrer à la maison. Aux lampadaires, ils ont accroché de grands portraits de Saad Hariri. À la sortie de la mosquée, l'imam Jamal témoigne du soutien des fidèles, qui attendent maintenant le retour de leur Premier ministre. "Tout le monde le soutient, surtout ici car il a sa maison à côté. Je l'ai rencontré plusieurs fois. Il va bientôt rentrer au Liban, et on espère tous qu'il nous raconte de vive voix, parce que personne ne sait exactement ce qui s'est passé", glisse-t-il au micro d'Europe 1.

"Faire redescendre la tension". Les premiers mots de Saad Hariri à Paris seront scrutés. Najid, un médecin du quartier, aura sans doute un "ouf" de soulagement en suivant à la télévision son arrivée à l'Elysée. "Tout paraissait si étrange en Arabie saoudite. On voyait bien que quelque chose n'allait pas. C'est une bonne chose que le président Macron l'ait invité. Ça fait vraiment redescendre la tension, tout le monde le sent", témoigne-t-il.

"Nous ne sommes que des pions". Coincé entre les intérêts des puissances étrangères, le pays devra probablement se trouver un Premier ministre, et personne ne s'attend à ce que ce soit facile. "On ne sait pas ce qui se passe dans la région. Qu'est-ce qu'ils cuisinent ?", s'interroge un habitant. "Nous, nous ne sommes que des pions. On ne fait que subir des jeux qui nous échappent."