À Berlin, un marché de Noël refuse de fermer : "On ne laissera pas la peur gagner"

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Pas de musique lors du marché de Noël de Kulturbrauerei, mardi, mais des rires et des discussions animées. © OLIVIER MORIN / AFP
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Rémi Bostsarron, édité par A.H. , modifié à
En dépit de la consigne des autorités, un marché de Noël de Berlin a souhaité resté ouvert pour permettre aux habitants de se retrouver pour célébrer la vie.
REPORTAGE

Mardi, au lendemain de l'attentat qui a frappé Berlin, les autorités locales avaient requis la fermeture de tous les marchés de Noël de la ville. Mais l'un d'eux, le marché de Kulturbrauerei, a fait de la résistance et fini par obtenir l'autorisation d'ouvrir ses portes jusque dans la soirée, avec l'accord de la police. Il s'agit du marché de Kulturbrauerei, qui avait convié tous ceux qui avaient envie de sortir malgré tout.

Une soirée sans musique. Un marché de Noël, certes, mais un peu particulier, puisque la présence des policiers et des vigiles était bien plus visible que d'habitude. La musique, elle, était la grande absente de la journée, "par respect et par compassion", comme l'expliquait un message à l'entrée. Dans les allées, on n'entendait donc que les voix, les échanges et les rires.

S'amuser malgré tout. Ce n'était pas la foule des grands jours, mais ceux qui étaient là avaient bien l'intention de s'amuser. Comme avant. "Nous sommes ici pour montrer qu'on ne se laissera pas terroriser parce que c'est exactement ce que souhaite ceux qui font ça. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas y penser, on en a parlé toute la journée avec les collègues et les clients. Mais on ne laissera pas la peur gagner", assure Daniella.

"Les gens sont plus sympas entre eux". Comme le veut la tradition, c'est le stand du vin chaud qui a eu le plus de succès. Isabelle, la marchande de bougies, installée juste en face de ces grandes tablées, n'avait jamais connu une telle ambiance. "J'ai l'impression que les gens sont plus sympas entre eux, il y a de la compassion", pense-t-elle. "Non seulement parce qu'ils savent ce qui s'est passé lundi mais aussi parce qu'ils ont compris tout à coup que tout pouvait s'arrêter très vite. Alors ils en profitent un peu plus."