La Coalition nationale syrienne (CNS), principale structure de l'opposition, a élu mardi à Istanbul Ghassan Hitto, ex-homme d'affaires éduqué en Occident, comme Premier ministre de transition. Ghassan Hitto a obtenu 35 voix sur une cinquantaine de suffrages exprimés, a constaté un journaliste de Reuters. Deux ans après le début du soulèvement contre le président Bachar al Assad, Ghassam Hitto va devoir former un gouvernement dans les territoires sous le contrôle de la rébellion.
Plusieurs figures de la CNS, notamment le chef tribal Ahmad Djarba et les opposants Walid al Bounni et Kamal al Labouani, ont quitté la séance avant le vote, pour afficher leur opposition à un scrutin organisé à leurs yeux dans l'urgence avec le soutien des chancelleries étrangères pour choisir Ghassam Hitto. Mais les partisans du Premier ministre de transition ont fait valoir que leur champion était un bon gestionnaire et qu'il n'avait pas trempé dans les luttes politiques internes à la Coalition.
"C'est un très bon négociateur"
"C'est pratiquement un consensus qui a émergé sur Hitto. C'est un homme pratique avec une expérience du management et il est ouvert au débat. Il a promis de consulter largement avant de nommer les ministres et de ne nommer que ceux ayant une longue expérience", a expliqué Mohammad Kaddah, le représentant de la Coalition pour Deraa, berceau du soulèvement syrien.
"En gros, ce gouvernement va fournir des services aux zones libérées", résume Louay Safi, un autre membre de la Coalition. "Hitto a les capacités techniques qu'on attend d'un technocrate mais il a aussi le sens de la politique. C'est un très bon négociateur. Il devrait être un bon représentant pour la communauté internationale."