Naufrages : les hommes pas si galants

Le Titanic fait figure d'exception dans le genre et l'âge des survivants. Et pour cause, le capitaine faisait tirer sur les hommes qui s'enfuyaient.
Le Titanic fait figure d'exception dans le genre et l'âge des survivants. Et pour cause, le capitaine faisait tirer sur les hommes qui s'enfuyaient. © Paramount Pictures
  • Copié
Théodore Doucet , modifié à
Le mythe des "femmes et enfants d'abord !" tombe à l'eau d'après une étude sur les naufragés.

La (res)sortie de Titanic au cinéma flatte l'esprit de sacrifice des hommes au profit des femmes et des enfants. La fuite du capitaine du Costa Concordia lors de la catastrophe de janvier nettement moins. Signe que les temps changent ?

Deux chercheurs de l'université suédoise d'Uppsala se sont intéressés au genre et à l'âge des survivants d'une sélection de 18 grandes catastrophes maritimes, relayait Rue89 vendredi. Résultat : l'ex-"insubmersible" est une exception qui a pourtant bâti une norme bien ancrée : plus de 70% des femmes et enfants avaient réchappé au naufrage, contre 20% des hommes. Le capitaine du navire avait alors dicté la priorité des personnes à sauver, faisant face à ses responsabilités.

Mais les statistiques écornent sérieusement l'image de loyauté des hommes. Selon l'étude de Mikael Elinder et Oscar Erixson, la règle du "chacun pour soi" s'impose dès lors que personne ne donne de marche à suivre pour le sauvetage. En moyenne, moins de 30% des femmes et 15% sortent en vie des naufrages contre près de 40% des hommes. Encore plus édifiant, les commandants de bord ont survécu dans près de la moitié des cas étudiés ainsi que 60% des membres d'équipage, alors que priorité doit être faite aux passagers.

En fin de compte, Mikael Elinder et Oscar Erixson ont prouvé que lorsque des consignes spécifiques d'évacuation sont données, le taux de survie des femmes augmente.