Bébés volés : une religieuse face aux juges

© REUTERS
  • Copié
avec AFP
Cette espagnole est accusée d'avoir volé un enfant quand elle travaillait dans une clinique.

Soeur Maria,une religieuse espagnole, a été convoquée jeudi par un juge de Madrid qui enquête sur le vol d'une petite fille en 1982. Elle est la première personne poursuivie dans l'affaire des milliers de bébés volés qui scandalise l'Espagne.

Selon les associations, 1.414 plaintes ont été déposées dans toute l'Espagne. L'une d'elle, Anadir, estime que 300.000 bébés ont pu être volés pendant la dictature de Franco (1939-1975) et jusque dans les années 1980, aucune loi n'étant venue encadrer les adoptions jusqu'en 1987.

Elle refuse de parler aux juges

Vêtue de sa robe bleue de religieuse, Maria Gomez Valbuena a refusé de répondre aux questions du magistrat, avant de sortir du tribunal, sans un mot, protégée par la police. "Quelle honte, et en plus ils la protègent", hurle Paloma Perez, 55 ans, en direction de la voiture noire qui l'emporte. "Je ne sais même pas qui je suis".

Née dans la Clinique Santa Cristina de Madrid en 1957, Paloma pense qu'elle a pu être volée à sa naissance. C'est dans ce même hôpital qu'officiait Soeur Maria le 31 mars 1982, lorsque Maria Luisa Torres, 58 ans aujourd'hui, est venue accoucher. Cette infirmière accuse Soeur Maria de lui avoir volé son enfant, qu'elle avait auparavant accepté de lui confier temporairement, contre rémunération, jusqu'à ce qu'elle retrouve une situation financière plus aisée. C'est sa plainte, la première à aboutir en Espagne, qui a mené jeudi la religieuse devant le juge.