5.000 morts en Syrie selon l'ONU

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avec AFP , modifié à
La haut commissaire aux droits de l'homme dénonce les exactions du régime syrien.

La situation en Syrie inquiète de plus en plus l'Onu. S'exprimant devant le Conseil en réponse à une demande de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, la haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, s'en est pris au régime de Bachar al-Assad, lundi.

"Cette situation est intolérable"

L'ONU a des informations selon lesquelles plus de 200 personnes ont été tuées depuis le 2 décembre par les forces du président Bachar al-Assad, a indiqué Navi Pillay, selon des diplomates qui ont assisté à la réunion du Conseil.
Avec les morts de ce week-end, "mon estimation est que le nombre total de personnes tuées depuis le début des manifestations est maintenant de probablement plus de 5.000. Cette situation est intolérable", a-t-elle poursuivi.

Le dernier bilan de l'ONU était de plus de 4.000 personnes tuées par les forces syriennes depuis le début du mouvement de constestation du régime en mars dernier. Interrogé sur ce bilan la semaine dernière, le président Assad avait mis en doute la crédibilité de l'ONU. Navi Pillay s'exprimait .

Torture

"Des informations crédibles réunies par mon personnel démontrent une tendance à l'usage systématique et étendu de la torture lors des interrogatoires", a assuré Navi Pillay, toujours selon des diplomates. Citant des sources dignes de foi, elle a indiqué que plus de 300 mineurs avaient été tués par les forces syriennes, dont 56 pour le seul mois de novembre. Les écoles ont été utilisées comme centres de détention, démontrant "un dédain complet" pour le droit à l'éducation et à la sécurité des moins de 18 ans.

"Les enfants n'ont pas été épargnés. Les forces de l'Etat ont négligé les droits des enfants lors de leurs agissements pour réduire au silence la dissidence", a assuré Mme Pillay. "Tuer des enfants en les frappant ou en leur tirant dessus pendant les manifestations" est une pratique qui a été "largement répandue", tout comme "la torture et les mauvais traitements", a-t-elle ajouté. "L'inaction de la communauté internationale va enhardir les autorités syriennes et assurer l'impunité aux auteurs" de ces tueries, a-t-elle dit.

Sanctions ?

"L'Histoire jugera le silence des uns et l'indifférence des autres", a réagi pendant la réunion l'ambassadeur de France, Gérard Araud. "C'est l'honneur du Conseil de sécurité qui est en jeu", a-t-il ajouté, selon une déclaration mise en ligne sur le compte twitter de la mission française à l'ONU.

Le Conseil de sécurité n'arrive pas à se mettre d'accord sur une résolution qui condamnerait la répression en Syrie. Un double veto russo-chinois a torpillé le 4 octobre un projet de résolution en ce sens. Depuis, la Russie, alliée du régime syrien, n'a pas donné de signe d'assouplissement de sa position.