248 embryons découverts en Russie

Les restes de 248 embryons ont été retrouvés dans une forêt de l'Oural, en Russie.
Les restes de 248 embryons ont été retrouvés dans une forêt de l'Oural, en Russie. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Ils ont été retrouvés dans des tonneaux. La piste d’un commerce criminel est évoquée.

Ce sont des promeneurs qui ont fait la macabre découverte dans une forêt de l’Oural, en Russie. Les restes de 248 embryons humains apparemment issus d'avortements ont été retrouvés dans la  région de Sverdlovsk, en Russie. "Nous sommes en train d'enquêter sur la découverte. Nous attendons les résultats", a fait savoir une porte-parole du parquet local. Les autorités évoquent la piste d'un commerce criminel.

Les fœtus retrouvés dans des tonneaux en plastique

Les foetus, qui se trouvaient dans quatre tonneaux en plastique d'une capacité de 50 litres, ont été découverts dimanche soir dans un ravin près du village d'Anik, à environ 75 kilomètres au nord d'Ekaterinbourg, la capitale de la région.

Les policiers, alertés par des habitants, ont également découvert sur les lieux des étiquettes portant les chiffres "40, 24, 27 et 14" qui pourraient être les numéros des hôpitaux ayant jeté les foetus.

Euronews a filmé les lieux de la macabre découverte :

Valéri Gorelykh, le porte-parole de l'antenne locale du ministère de l’Intérieur a précisé que, "selon les premières conclusions, au moins quatre hôpitaux peuvent avoir un rapport" avec cette affaire.

La piste d’un commerce criminel envisagée

De leur côté, les députés russes ont exigé mardi une enquête "méticuleuse" sur cette découverte "choquante". Vu les circonstances dans lesquelles la découverte a été faite, "la conclusion à tirer est qu'il s'agit des traces d'un commerce criminel" de foetus, a regretté la présidente de la commission pour la famille, les femmes et l'enfance à la Douma, Elena Mizoulina, dans un entretien au quotidien Izvestia.

Elle a aussi dénoncé l'existence d'une filière clandestine en Russie, fournissant des foetus tardivement avortés à des fins cosmétiques. "Il n'est pas exclu que, par crainte d'un contrôle, on ait voulu se débarrasser des preuves", a-t-elle ajouté.

Plusieurs millions d’avortements clandestins chaque année

Entre 5 et 6 millions d'avortements clandestins, c'est-à-dire au-delà de 12 semaines de grossesse, seraient pratiqués tous les ans en Russie. Compte tenu de la taille des embryons découverts dans l'Oural, entre 10 et 15 centimètre selon les médias russes, il s'agirait de foetus excédant cette limite.

Autorisé peu après la révolution bolchevique de 1917, l'avortement est très largement pratiqué en Russie, pays où la pilule contraceptive, inconnue jusqu'à la chute du régime soviétique en 1991, est jusqu'à présent très peu répandue.