#17octobre1961 : en Algérie, le web débat

La reconnaissance par François Hollande du massacre du 17 octobre 1961 a fait réagir sur le web algérien.
La reconnaissance par François Hollande du massacre du 17 octobre 1961 a fait réagir sur le web algérien. © Capture écran INA
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Après la reconnaissance du massacre, le hashtag #Mémoire a été très relayé sur le web algérien.

Plus de 50 ans après les faits, la France a reconnu la "sanglante répression" du 17 octobre 1961. La déclaration du président Hollande, mercredi, a fait réagir de l’autre côté de la Méditerranée. De nombreux internautes insistent sur le fait que cette reconnaissance, si elle est la bienvenue, ne devrait être que le prélude à un examen plus large des torts français.

La célèbre photo "ici on noie des Algériens" a largement été relayée sur les réseaux sociaux pour marquer l’anniversaire de cet événement, parfois avec le hashtag #Mémoire.

"Je n’en crois pas mes yeux"

Toujours sur Twitter, on souligne que si la France reconnaît le massacre, elle ne s’excuse pas. "Je n’en crois pas mes yeux. Il le reconnaît, mais s’excuse-t-il ?", demande @MarBelattar. Réponse de @animsche : "Il leur a fallu tout ce temps pour reconnaître ce massacre, alors des excuses ? Pas avant 50 autres années".

"Mutisme"

Sur les sites algériens, les réactions sont moins nombreuses. Un contributeur de L’Écho de Jijel appelle "les Algériens, et notamment l’Etat" à "œuvrer pour contraindre l’Etat français à reconnaître sa responsabilité dans tous les crimes qui ont été commis contre les Algériens". L’auteur établit un parallèle avec la France qui "exige de la Turquie de reconnaître sa responsabilité dans le génocide commis contre les Arméniens, alors qu’[elle] refuse ses propres crimes contre le peuple algérien" "Cela signifie que les dirigeants français les méprisent allègrement, car ils ne se sont pas montrés dignes de se faire respecter", conclut-il.

D’autres internautes algériens livrent leurs analyses. Le blogueur Boubekeur Ait Benali décrit ainsi le "mutisme" autour du 17 octobre 1961, qui est selon lui "vraisemblablement l’un des événements les moins médiatisés dans l’histoire de la guerre d’Algérie". "Le verrouillage, autour de cet événement par les autorités françaises a conduit indubitablement à le rendre méconnaissable", analyse-t-il, ajoutant que ce "crime" ne "diffère pas des autres commis tout au long de la guerre d’Algérie".

"Responsabilité" du régime algérien

Certains renvoient aussi la balle dans le camp du gouvernement algérien, comme le journaliste @Lamriben, pour qui "le régime algérien doit aussi reconnaître sa responsabilité dans les crimes politiques et économiques commis depuis 1961". Notant qu’une "partie de ‘ping-pong’" s’engage désormais entre Paris et Alger, @djenad lance un appel : "à l’Algérie, maintenant, de lever le ‘tabou’ sur tous les sujets de la guerre d’Algérie".

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