11-Novembre : les critiques à peine voilées de Macron à Trump

Emmanuel Macron a notamment critiqué dimanche le nationalisme, dont Donald Trump s'est revendiqué à plusieurs reprises.
Emmanuel Macron a notamment critiqué dimanche le nationalisme, dont Donald Trump s'est revendiqué à plusieurs reprises. © Francois Mori / POOL / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Le président français a profité de la commémoration du 11-Novembre, dimanche, pour adresser dans son discours certaines critiques à l'égard de son homologue américain.
ON DÉCRYPTE

Les relations entre Emmanuel Macron et Donald Trump ne se sont certainement pas réchauffées, lors du centenaire de l'armistice de la Grande guerre. Leur passe d'armes, suite au vœu du premier de créer "une armée européenne", avait déjà bien lancé ce week-end de commémorations. Dimanche, le président français a livré sous l'Arc de Triomphe un vibrant plaidoyer en faveur de la coopération internationale… Non sans égratigner, tout en allusions, son homologue américain.

Une longue critique du nationalisme. Sous les yeux du Commander in chief et de quelque 70 autres dirigeants internationaux, Emmanuel Macron s'est avant tout posé comme le héraut de l'ouverture et du multilatéralisme, face aux nationalismes. "Le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme : le nationalisme en est la trahison. En disant 'nos intérêts d’abord et qu’importent les autres !', on gomme ce qu’une Nation a de plus précieux, ce qui la fait vivre : ses valeurs morales", a-t-il notamment appuyé.

Un message à peine voilé à l'égard de Donald Trump, qui s'est revendiqué comme tel à plusieurs reprises ces dernières semaines. "Un mondialiste est une personne qui veut que le monde s'en sorte, sans vraiment se préoccuper de notre pays (...). Vous savez ce que je suis ? Je suis un nationaliste", avait notamment déclaré en octobre le locataire de la Maison-Blanche, adepte du "America first" ("L'Amérique d'abord").

"Un discours qui marque la mémoire". Emmanuel Macron a terminé son allocution par un plaidoyer pour les institutions internationales, l'Europe d'aujourd'hui et l'ONU. "C'est un discours qui marque la mémoire et met chacun face à ses responsabilités face au monde que nous avons à construire", analyse sur Europe 1 notre éditorialiste politique, Hélène Jouan. "Les chefs d'État auront à choisir ce qu'ils laissent."

Un mot sur le réchauffement. "Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs", a en effet enjoint le président français à son auditoire, dimanche. Avant de glisser un mot sur le climat, autre grand sujet de clivage avec Donald Trump, qui fait bondir à chaque sortie les scientifiques du monde entier. "Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités et l'ignorance", a ainsi espéré Emmanuel Macron. 

Trump absent du Forum pour la paix. Le message a-t-il porté ses fruits ? Difficile à dire. Reste que Donald Trump, impavide lors du discours de son homologue français, n'est pas tout à fait le genre à se remettre en question. Pour preuve : le président américain a choisi de ne pas assister au Forum sur la paix, dimanche après-midi à Paris. Le rendez-vous international, organisé jusqu'à mardi, est justement placé sous le signe du multilatéralisme.