Mégot au bec, des corbeaux participent au nettoyage du Puy-du-Fou

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Certains corbeaux sont capables de développer une relation avec l'homme via le jeu. (Image d'illustration) © Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Au Puy-du-Fou, six corbeaux ont été dressés pour ramasser les mégots abandonnés par les visiteurs.

Mégot au bec et sous le regard amusé des visiteurs du parc de loisirs Puy-du-Fou, un corbeau dépose dans une boîte un déchet ramassé au sol. Son acte "citoyen" sera récompensé d'une croquette. Depuis lundi, six corbeaux, spécialement dressés pour le ramassage des mégots et des déchets participent au nettoyage du deuxième parc à thème de France situé en Vendée, une action qui révèle aussi l'incivilité des visiteurs.

Un oiseau "particulièrement intelligent". "Sur le parking, il y a des détritus et les corbeaux sont en train de les ramasser, ce n'est pas normal, c'est à nous, humains, de faire attention, c'est le message final", explique Christophe Gaborit, spécialiste de l'affaitage (dressage) des rapaces du Puy-du-Fou. L'espèce sélectionnée, le corbeau "freux", est un oiseau "particulièrement intelligent", qui "lorsqu'il est dans une atmosphère affective porteuse, aime communiquer avec l'homme et établir une relation avec lui par le jeu", précise Nicolas de Villiers, président du parc au plus de 2 millions de visiteurs par an.

Un mégot contre une récompense. Le dresseur a donc "inventé une petite boîte" et lorsque le corbeau dépose un mégot dans la boîte, un mécanisme se déclenche, et une croquette lui est délivrée. "Motivés par la récompense", les corbeaux ont "vite compris comment fonctionnait le jeu", se réjouit Nicolas de Villiers.

L'homme pollue, l’animal nettoie : une fable revisitée. Pour Dorothée Haefliger, touriste suisse, "c'est écologique et ça fait une animation rigolote". Cette prouesse redore l'image du corbeau: "Je l'ai toujours aimé parce que c'est un oiseau qui n'est pas apprécié. On a réussi à changer son image, c'est super-intéressant", explique Christophe Gaborit. Nicolas de Villiers voit une sorte de "fable de la Fontaine revisitée": "l'animal, la nature donnent une belle leçon aux hommes".