Londres : virée parce qu'elle refusait de porter des talons hauts

Talons
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Une pétition contre le "sexisme" des talons obligatoires au travail a déjà réuni plus de 100.000 signatures. 

Pétition. Une pétition réclamant l'interdiction de devoir porter des talons sur les lieux de travail avait recueilli près de 100.000 signatures jeudi en début d'après-midi sur le site du Parlement britannique. La pétition a été lancée le 9 mai par une jeune femme qui a raconté dans la presse comment, engagée comme réceptionniste de manière temporaire par une agence du cabinet d'audit PwC à Londres, elle avait été renvoyée chez elle dès le premier jour parce qu'elle portait des chaussures plates.

Talons de 5 à 10 centimètres obligatoires. "Lorsque je suis arrivée au travail, on m'a interdit de travailler parce que je ne portais pas de talons. J'ai exprimé ma surprise et ils m'ont expliqué que les chaussures plates ne faisaient pas partie du code vestimentaire pour les femmes", a raconté Nicola Thorp, 27 ans, au quotidien Evening Standard. 

Ensuite, "le superviseur m'a dit que je serais renvoyée chez moi sans être payée si je n'allais pas dans une boutique m'acheter une paire de chaussures à talons de 5 à 10 centimètres. J'ai refusé et il m'a renvoyée", a ajouté la jeune femme. A la BBC, elle a expliqué : "J'étais supposée travailler neuf heures par jour, à escorter des clients dans des salles de réunions. J'ai dit que je ne pouvais tout simplement pas faire ça perchée sur des talons".

Un débat au Parlement. Interrogé par l'Evening Standard, un porte-parole de PwC a expliqué que la société sous-traitait son service de réception. "Le code vestimentaire dont il est question ne fait pas partie de la politique de PwC. Nous sommes en discussions avec notre sous-traitant sur cette politique", a-t-il ajouté. Après avoir interrogé une association de conseil aux salariés qui lui a expliqué que les employeurs avaient le droit d'imposer un code vestimentaire, Nicola Thorp a donc décidé de faire appel aux législateurs, en lançant une pétition sur le site du Parlement dans laquelle elle réclame l'abrogation de codes "datés et sexistes". Jeudi en début d'après-midi, la pétition avait atteint le seuil de 100.000 signataires à partir duquel un débat parlementaire peut être envisagé.