Encadrement des loyers : Duflot dénonce "un acte de démolition"

© reuters
  • Copié
Nicolas Poincaré et Noémi Marois , modifié à
INTERVIEW - L’ancienne ministre du Logement a vivement réagi aux mesures annoncées par Manuel Valls vendredi.

Le Premier ministre a dévoilé vendredi une batterie de mesures choc visant à sortir la construction de logements du marasme. Manuel Valls a notamment annoncé vendredi que la loi Alur ne sera appliquée qu’à Paris et à "titre expérimental". Elle avait pour but d’encadrer la hausse des loyers et devait être initialement appliquée dans 28 villes. Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement, invitée sur Europe 1, a jugé ces décisions anti-démocratiques.

>> LIRE AUSSI - Immobilier : les annonces du gouvernement.

"Un acte de démolition" selon Duflot. Revenir sur la loi Alur, selon Cécile Duflot, est "un acte de démolition" d'un engagement "très fort", celui de l'encadrement des loyers. Elle n’y voit pas un "problème politicien" mais plutôt un problème pour les personnes qui n’arrivent pas à se loger. Elle prédit que "beaucoup de gens vont être stupéfaits que cette mesure ne soit pas appliquée".

"Un déni de démocratie". Elle juge aussi que c’est un "déni de démocratie" car la loi a été votée par "l’unanimité de la majorité" à l’Assemblée Nationale. Cécile Duflot souligne que les loyers "ont augmenté de 40% en dix ans". "Est-ce que les salaires ont augmenté de 40% en dix ans ?" a-t-elle demandé.

Pourtant un "engagement" présidentiel. La députée écologiste rappelle que l'encadrement des loyers faisait partie des engagements de François Hollande et que même Nicolas Sarkozy l’avait envisagé.

Balayant les critiques, elle juge que la loi Alur est une "vrai, bonne et juste mesure". Selon elle, ce dispositif ne freine pas la construction, causée plutôt par "une crise de l'investissement public et privé".

>> LIRE AUSSI - Bâtiment : combien d'emplois créés par la construction ?