Ces habitants qui font le syndic eux-mêmes

Il y a dix ans, 5 % des copropriétés étaient gérées par ces non professionnels. En 2012, l’INSEE en comptait 11 %, c’est-à- dire plus du double.
Il y a dix ans, 5 % des copropriétés étaient gérées par ces non professionnels. En 2012, l’INSEE en comptait 11 %, c’est-à- dire plus du double. © MaxPPP
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avec François Geffrier , modifié à
IMMOBILIER - Le désamour envers les syndics professionnels grandit. Et de plus en plus de copropriétaires se tournent vers le bénévolat.

Le désamour envers les syndics ne cesse de croître. Seulement 39% des copropriétaires sont satisfaits de leur syndic, soit 10 points de moins qu'il y a deux ans, selon une enquête CLCV-Notre temps, qu'Europe 1 vous révèle lundi. Et face aux syndics professionnels, une alternative se développe de plus en plus : le syndic autonome, ou syndic bénévole. Le principe, tout à fait légal : un copropriétaire volontaire est élu pour faire le travail du syndic.

Il y a dix ans, 5 % des copropriétés étaient gérées par ces non professionnels. En 2012, l’INSEE en comptait 11 %, c’est-à- dire plus du double. Et en 2014, selon l'Association des responsables de copropriétés (ARC), on approche même les 15 %, soit près de 60.000 copropriétés en France.

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Des économies de coût… Premier avantage : le coût. Le bénévole, désigné en Assemblée générale, n'est pas ou peu rémunéré. Et son indemnisation éventuelle est strictement fixée par les copropriétaires lors de ces Assemblées. En outre, puisqu'il est lui-même copropriétaire, son propre porte-monnaie est concerné, ce qui lui évite la tentation de facturer, contrairement aux professionnels, des frais abusifs de photocopieuses ou de frais de dossiers.

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"Pour l'eau, par exemple, on fait nous-mêmes nos relevés. Et cela représente des économies de 50%", témoigne ainsi Dominique, copropriétaire bénévole dans un immeuble de 125 logements (et 125 parkings) à Boulogne, dans les Hauts-de-Seine. Dans son immeuble, les frais de syndics ont diminué de moitié depuis l'arrivée du bénévole. Et la qualité ne s'en est pas fait ressentir, au contraire.

… De la proximité... Meilleur connaisseur de la copropriété et plus réactif car directement sur place, le bénévole est parfois plus efficace que le professionnel lui-même. "L'ancien syndic, on le voyait rarement. On payait des forfaits qui ne servaient à rien, et parallèlement, on s'est rendu compte que l'immeuble avait besoin de travaux importants", poursuit Dominique. Et son action semble séduire. "Il est très proche. Je peux le voir, lui poser des questions. Et on peut constater au quotidien qu'il travaille", témoigne ainsi Jean-Baptiste, qui habite au 2ème étage de l'immeuble.

… Qui demande beaucoup de temps. Mais on ne s’improvise pas syndic comme ça. S'y connaître en comptabilité, avoir une connaissance du droit, un réseau de prestataires… Être syndic demande des compétences précises. L’idéal est donc de faire une formation spéciale, auprès de l'ARC par exemple. Ce qui suppose d'avoir du temps. D'ailleurs, selon l'ARC, 41 % des syndics bénévoles sont des retraités.