Le Web refuse de voir la vidéo de la décapitation de Foley

Plusieurs versions de la vidéo de la décapitation du journaliste américain James Foley restaient disponibles mercredi matin, notamment sur YouTube.
Plusieurs versions de la vidéo de la décapitation du journaliste américain James Foley restaient disponibles mercredi matin, notamment sur YouTube. © Capture d'écran YouTube
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WEB - La séquence montrant le journaliste américain exécuté par l’État islamique restait disponible sur Twitter et YouTube mercredi matin.

L’INFO. C’est une séquence particulièrement dure, choquante et qui, avec les réseaux sociaux, est à la portée de clic de quasiment tous les internautes. La décapitation du journaliste américain James Foley, revendiquée par l’État islamique mais qui n’a pas encore été authentifiée, est une réponse des jihadistes aux frappes aériennes des États-Unis en Irak. Les appels se sont multipliés pour ne pas afficher ou partager la vidéo, mais elle restait disponible sur Twitter et YouTube mercredi matin.

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Quelques clics suffisent. Mercredi matin, pour visionner la décapitation de James Foley, détenu depuis le 22 novembre 2012 en Syrie, il suffisait de quelques secondes de recherche sur Twitter. Mais les appels des internautes à ne pas regarder et encore moins à partager la séquence se sont multipliés depuis mardi. Un hashtag (mot-clé sur Twitter) a même circulé pour éviter la propagation de la vidéo : #ISISmediaBlackout, ISIS étant l’abréviation anglaise de l’État islamique.

La Maison Blanche met la pression sur les médias américains. Outre-Atlantique, le journaliste Zaid Benjamin a choisi de publier un message intégrant la fameuse vidéo. Quelques minutes plus tard, le correspondant américain de la radio arabe recevait un e-mail de Twitter le prévenant de la suspension de son compte, après suppression du message en question. Finalement, Zaid Benjamin a pu retrouver son compte quelques heures plus tard. Mais la Maison Blanche a tenu à avertir les médias américains : “des fonctionnaires des ministères dÉtat et de la Défense ont joint des sites de médias concernés pour les informer de la vidéo et ont demandé qu’ils prennent des mesures appropriées conformément à leurs politiques d’utilisation”, explique le Washington Post.

Twitter renvoie à ses conditions d’utilisation. Interrogé par un journaliste, le réseau social n’a pas souhaité commenter cet événement et a incité à consulter ses conditions d’utilisation. Il y est dit que “Twitter retirera les images d’individus décédés dans certaines circonstances. La famille proche et autres personnes autorisées peuvent faire la demande de suppression d’images ou de vidéos de décès (...) en envoyant un e-mail à privacy@twitter.com”.

YouTube pas assez rapide ? Comme sur Twitter, il ne faut pas chercher longtemps pour retrouver la vidéo de la décapitation de Foley sur YouTube. Un porte-parole du portail appartenant à Google n’a pas souhaité commenter la présence en ligne de plusieurs versions de la séquence. “La politique d’utilisation de YouTube prohibe les contenus montrant de la violence gratuite, les discours haineux et les incitations à commettre des actes violents, et nous retirons ces vidéos violant nos conditions lorsqu’elles sont signalées par les utilisateurs”, se défend le site.

Un journaliste du Wall Street Journal a utilisé l’ironie pour dénoncer la réactivité de YouTube lorsqu’il s’agit de supprimer des vidéos :

“Heureusement que cette vidéo n’utilise pas un morceau de Katy Perry en fond, sans quoi elle aurait été supprimée par YouTube en quelques secondes”.

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