Voyage : pourquoi les tarifs valsent

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Johann Mise , modifié à
CONSO - La Cnil accuse plusieurs voyagistes de manipuler les prix en ligne.

L'INFO. La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a annoncé mardi qu'elle va mener une étude sur les pratiques douteuses de certains sites Internet de ventes de billets de transport. En effet, certains voyagistes en ligne n'hésitent pas à moduler leurs prix selon les recherches antérieures effectuées par l'utilisateur. Une pratique nommée "IP Tracking" et dénoncée par l'eurodéputée Françoise Castex. Explications.

C'est quoi l'"IP Tracking" ? Il s'agit d'une pratique qui consiste à repérer l'adresse Internet Protocol (IP), c'est-à-dire le numéro faisant office de "carte d'identité" de la connexion Internet de l'utilisateur. Une fois cette adresse enregistrée, le site surveille les différentes recherches et simulations de voyages de l'internaute. Lorsque celui-ci répète plusieurs fois une même recherche, en ne changeant qu'une petite partie des paramètres (dates, options de voyage, etc.), le portail en ligne peut alors augmenter ses prix par rapport aux recherches antécédentes. Ainsi, l'utilisateur peut payer plus cher un même voyage, simplement parce qu'il a effectué plusieurs simulations auparavant.

"Pratiques commerciales déloyales". "L'IP Tracking doit être appréhendé sur le fondement des pratiques commerciales déloyales", a prévenu la Cnil. Cette dernière travaillerait "en collaboration étroite avec la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin de déterminer (…) l'opportunité de réaliser des actions conjointes auprès des principaux opérateurs concernés". Pour la socialiste Françoise Castex, il s'agit d'une "violation de la protection des données personnelles" et d'une "grave atteinte aux droits des consommateurs".

Des sanctions avant l'été ? C'est ce qu'espère la députée européenne : "J'espère que cette enquête aboutira avant les grands départ en vacances et que des mesures pourront être prises rapidement" a-t-elle déclarée. Pour Françoise Castex, "des millions de personnes sont concernées".

Comment l'éviter ? Il existe quelques astuces simples pour éviter les fâcheuses conséquences de l'IP Tracking. Europe1.fr vous les détaille :

- Se connecter depuis son smartphone en 3G. Pour les détenteurs de smartphones 3G, sachez que l'adresse IP d'un smartphone est différente en 3G et en WiFi. En effet, l'adresse IP est fournie par l'opérateur mobile en 3G tandis qu'en WiFi, c'est celle correspondant à la box, donc celle de l'opérateur Internet.
-  Redémarrer sa box. En redémarrant sa box Internet, cela renouvelle l'adresse IP. À condition que celle-ci soit "fixe", ce qui est le plus souvent le cas par défaut. Mais certains opérateurs proposent une option d'IP dynamique, parfois payante, d'autres fois gratuite.
- Se connecter depuis FreeWiFi. La plupart des opérateurs Internet proposent, à l'aide d'un identifiant et d'un mot de passe, de se connecter à un réseau national de WiFi : FreeWiFi, Hotspots SFR ou encore Orange WiFi.
- Naviguer en "privée". La navigation privée est disponible sur tous les navigateurs Web actuels. En l'activant, les cookies, qui permettent de surveiller les différents sites consultés par l'internaute, sont désactivés. En achetant un billet en ligne en navigation privée, impossible pour le site de suivre vos recherches et donc de faire augmenter le prix du voyage.

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