Quel avenir pour Bouygues Telecom après le renoncement d'Orange ?

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TÉLÉPHONIE MOBILE - L’opérateur, qui ne sera pas racheté par Orange, a trois options : être racheté par Free, par un géant européen ou bien faire cavalier seul.

L’INFO. Troisième revers pour Bouygues Telecom. Écarté du rachat de SFR au profit de Numericable, incapable de trouver un terrain d’entente en vue d’une acquisition par Free, le troisième opérateur français voit désormais la piste Orange tomber à l’eau. L’opérateur historique a annoncé mercredi qu’il ne souhaitait plus acquérir son concurrent direct. Trois scénarios se dessinent désormais pour l’avenir de la branche téléphonie de l’entreprise de Martin Bouygues : continuer sa route en solo, reprendre les négociations avec Free, son meilleur ennemi, ou encore draguer des géants de la téléphonie mobile en Europe.

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>> La survie en solo ? C’est la stratégie d’urgence adoptée par le numéro trois de la téléphonie en France, après l’offre de rachat manquée de SFR. Mais Bouygues Telecom va mal, lui qui a affiché 19 millions de pertes au premier trimestre 2014. Pour continuer sa route seul, l’opérateur mise sur une restructuration de taille : Olivier Roussat (ci-contre), PDG de la branche téléphonie mobile, a annoncé que le groupe allait se séparer de 1.516 salariés, ce qui représente 17% de ses effectifs. Pour ne plus perdre d’abonnés, Bouygues Telecom mise en parallèle sur une politique de tarifs particulièrement agressive. “Ce plan de restructuration, c’est le seul scénario crédible à l’heure qu’il est”, affirme Mathieu Drida, PDG du comparateur d’offres MeilleurMobile interrogé par Europe 1. “En réduisant ses coûts de fonctionnement et avec une grille tarifaire particulièrement agressive, l’équation peut fonctionner”, assure l’expert.

>> (Re)Négocier avec Free Mobile ? L’entreprise de Xavier Niel est intéressée par son concurrent direct, c’est un fait avéré. En rachetant le numéro trois et son concurrent direct, le trublion de la téléphonie mobile remporterait son pari, celui de s’affirmer comme un acteur majeur du secteur, moins de trois ans après son entrée en lice comme quatrième opérateur. Mais pour cela, il faudra trouver un accord sur le montant du rachat de Bouygues Telecom, point d'achoppement des deux précédentes négociations entre les deux opérateurs. Xavier Niel aurait proposé entre 4 et 8 milliards d’euros à Martin Bouygues, qui aurait balayé ces offres, jugées insuffisantes. “Bouygues et Iliad pourraient jouer la montre, chacun estimant qu’il a le temps de son côté dans les négociations pour obtenir un meilleur prix”, explique l’analyste Raymond James à Reuters. Un scénario également privilégié par l’État, qui plaide pour un retour à trois opérateurs en vue de mettre un terme à la guerre des prix et son poids sur les revenus et marges des acteurs du secteur.

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>> L’avenir de Bouygues est-il européen ? Cette hypothèse est née ces dernières semaines. La Commission européenne a désormais imposé son calendrier de tarifs maximum pratiqués par les opérateurs. Et d’ici 2016, les offres vont converger pour offrir des tarifs proches dans les pays européens. “Une convergence de la téléphonie mobile qui pourrait pousser un géant européen à se pencher sur le cas Bouygues Telecom”, avance Mathieu Drida, du site MeilleurMobile. Vodafone, ancien actionnaire de SFR ? T-Mobile, qui détient un quart du marché allemand mais proche d’Orange ? Telefonica, le géant espagnol ? “Difficile de se prononcer pour le moment, c’est trop tôt”, préfère tempérer notre expert. “Mais il est clair qu’un gros acheteur européen, anglais ou allemand, pourrait être intéressé par Bouygues Telecom”. Et en faire un géant de la téléphonie à l’échelle européenne ?

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