Les smartphones transformés en détecteurs de séismes ?

© JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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EUREKA - Des chercheurs américains ont découvert que nos téléphones, déjà dotés de multiples capteurs, pouvaient aussi détecter un séisme en moins de cinq secondes.

Les smartphones sont capables de remplir des milliers d'usages, mais peu d'entre-eux sont réellement vitaux. Cela pourrait bien changer grâce à une découverte faite par des chercheurs américains et publiée dans le magazine Science Advances. D'après les résultats d'une étude effectuée en Californie, les téléphones portables sauraient détecter un séisme en moins de cinq secondes et ainsi prévenir les zones avoisinant l'épicentre pour sauver des vies.

Comment c'est possible ? Pour leur test grandeur nature, les chercheurs de l'US Geological Survey, en Californie, ont utilisé les puces GPS intégrées dans tous les smartphones. Après avoir simulé un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter, ils ont montré qu'avec la participation de seulement 0,2% des mobiles (environ 5.000 smartphones) actifs dans la zone autour d'Oakland (l'épicentre), le séisme pouvait être détecté en moins de cinq secondes.

Pour quoi faire ? L'idée n'est pas, bien entendu, de prévenir l'intégralité des séismes avant même qu'ils ne se déclenchent, mais plutôt de communiquer plus rapidement aux habitants des environs sur les dangers, l'épicentre et la force de la secousse. Dans ce cas précis, les smartphones auraient pu envoyer les mesures du séisme en temps réel pour lancer une alerte aux villes avoisinantes comme San Jose et San Francisco, par exemple. Les chercheurs californiens planchent sur un tel dispositif en raison des craintes d'un gigantesque tremblement de terre nommé "The Big One" et qui menace la Californie depuis plusieurs décennies.

Encore de nombreux points à régler. Le système n'est pas encore fiable et pour que cela soit véritablement efficace, il faudrait notamment que la géolocalisation des smartphones soit activée en permanence, de quoi vider leurs batteries un peu trop rapidement. Précisons aussi qu'il faut un grand nombre de smartphones activés dans la zone de tremblement, sans quoi le dispositif ne peut fonctionner. Ce qui le rend donc inefficace dans des zones inhabitées. Autre problème, le dispositif ne fonctionne que pour des séismes supérieurs à 7 sur l'échelle de Richter, des secousses très violentes et relativement rares. Pourtant, des séismes de magnitude inférieure peuvent créer de très graves dégats, comme ce fut le cas à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en février 2011 (magnitude 6,3) : il y avait eu 185 victimes. Une approche réaliste, donc, mais qui devrait nécessiter encore plusieurs mois voire années de tests.

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