Le Washington Post racheté par le patron d'Amazon

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Le PDG et fondateur du site marchand, Jeff Bezos a dépensé 250 millions de dollars pour l'acquisition du quotidien.

L'INFO. Le groupe Washington Post a annoncé, lundi 5 août, la cession de son quotidien du même nom au patron et fondateur du groupe marchand Amazon, Jeff Bezos. Le patron du site en ligne réalise cette acquisition en son nom propre, et non au nom d'Amazon, pour un montant de 250 millions de dollars (environ 190 millions d'euros). Le Washington Post, en difficultés financières depuis plusieurs années, était contrôlé par la famille Graham depuis quatre-vingt ans.

Le "génie" de Bezos. La famille Graham a expliqué les raisons de ce rachat : "Des années de difficultés familières au secteur des journaux nous ont incités à nous demander s'il pourrait y avoir un autre propriétaire qui soit meilleur pour le Post", confie Donald Graham, désormais ex-PDG du groupe. L'homme d'affaires évoque "le génie prouvé de Jeff Bezos dans la technologie et les affaires, son approche de long terme" pour justifier le choix de l'acquéreur.

Des profits en baisse de 85%. Au cours du premier trimestre 2013, le Washington Post affichait des profits à 4,7 millions de dollars (3,6 millions d'euros) en baisse de 85% par rapport à la même période de 2012. L'an passé, les tirages du quotidien rendu célèbre par les affaires du Watergate dans les années 1970, ont chuté de 7,2% à 457.100 exemplaires par jour.

La lettre de Jeff Bezos. Le milliardaire a publié une lettre dans laquelle il s'adresse aux employés du Washington Post : "Je comprends le rôle crucial que le Post jour à Washington et dans notre pays, et les valeurs du Post ne changeront pas", a-t-il promis. La nièce de Donald Graham, Katharine Weymouth, doit notamment conserver son rôle de directrice générale et éditrice du journal américain. Si Jeff Bezos n'a pas annoncé de bouleversement éditorial dans un premier temps, il explique qu'il y aura "des changements au Post lors des années à venir". Mais il a ajouté qu'"Internet est en train de tout transformer dans le business de la presse. (…) Nous devrons inventer, ce qui signifie que nous devrons expérimenter", a-t-il ajouté.