Bientôt une "Silicon Valley" à la française ?

Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l'Innovation et de l'Économie digitale.
Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l'Innovation et de l'Économie digitale. © MAXPPP
  • Copié
Johann Mise , modifié à
ZOOM - La ministre chargée du numérique Fleur Pellerin nous explique en quoi ce projet consiste.

L'info. Fleur Pellerin, la ministre déléguée en charge des PME, de l'Innovation et de l'Économie digitale, a réaffirmé son ambition de créer un quartier d'entreprises tournées vers les nouvelles technologies, à Paris. Une idée inspirée du projet de Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris chargé de l'innovation, de la recherche et des universités.

C'est quoi l'idée ? Attirer les start-up et les investisseurs au sein d'un même quartier géographique, faciliter les échanges commerciaux et de compétences. Des écoles et centres de recherches pourraient également être associés au projet afin de favoriser l'innovation. "On a énormément de pépites, d'entreprises extrêmement dynamiques dans ce secteur, mais qui, soit pour des raisons logistiques, soit pour des problèmes de financement, n'arrivent pas à croître. Et derrière, l'objectif c'est d'avoir une vitrine, d'exposer la réussite des entreprises françaises dans le numérique."

Avec quel argent ? "Les fonds privés sont plus à même de détecter et soutenir les PME les plus performantes que le secteur public". L'État jouerait un rôle d'accompagnateur. "L'idée c'est d'être un catalyseur, de proposer des services comme par exemple du conseil en propriété. C'est un projet qui va rester privé, pas du tout dirigiste."

Et ça serait où ? La ministre mise en priorité sur Paris, "Il y a des endroits où on peut organiser cette concentration d'entreprises." Plutôt dans le centre ? Pas forcément : "On envisage une possibilité d'extension en dehors de Paris pour bénéficier de loyers moins chers". Mais il n'y a pas que Paris qui est concerné. "Il y a déjà des projets lancés à Rennes, à Lille".  Ces pôles pourraient être associés au projet.

Quel est l'agenda ? Première étape : "Chaque ministère qui a une forte composante numérique est invité à présenter ses priorités. Par exemple Vincent Peillon (Ministre de l'Éducation Nationale, NDLR) va présenter ses priorités sur le numérique à l'école la semaine prochaine. Dans un deuxième temps, Il va y avoir des réunions interministérielles, après on fera une feuille de route gouvernementale". Dernière étape : le détail du projet sera dévoilé en février 2013, lors du séminaire gouvernemental sur le numérique. En parallèle, "les gens de la Caisse des dépôts commencent à réfléchir sur le foncier, sur la dimension concrète du projet. Là, on va parler avec des investisseurs qui sont prêts à intégrer le projet". Enfin, Fleur Pellerin a chargé, mardi à Paris lors du salon LeWeb, l'entrepreneur Tariq Krim d'"établir une cartographie des talents émergents" de la filière numérique.

En quoi consiste exactement le rôle pour Tariq Krim ? "Il va identifier les talents, les entreprises qui sont performantes. Il va avoir un rôle très concret, faire une sorte d'annuaire, de "mapping" du projet : définir qui sont les entreprises qui pourraient entrer dans ce projet, où elles en sont dans leur stade de développement. Il faudra aussi trouver quels sont leurs besoins : des fonds propres, créer des prototypes pour concrétiser leur idée, des besoins de locaux pas chers, de formations, de personnel qualifié. C'est un projet très ambitieux", a conclu la ministre.

À LIRE AUSSI : Pellerin veut un débat "apaisé" avec Google