Apologie du terrorisme : le blocage des sites Web enfin voté

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EN LIGNE - La possibilité de bloquer des sites pédopornographiques ou faisant l'apologie du terrorisme sans décision judiciaire préalable a été validée.

Voilà une mesure votée en 2011 mais qui, faute de décret d'application, n'avait jamais été appliquée. C'est désormais réparé : le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi la promulgation du décret sur le blocage administratif, sans décision judiciaire, des sites pédopornographiques ou faisant l'apologie du terrorisme. Mais cette décision est loin de faire l'unanimité.

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Un blocage étendu. Jusqu'ici, la possibilité de blocage administratif était limitée aux sites pédopornographiques, elle est désormais étendue aux portails faisant l'apologie du terrorisme. "Aujourd'hui, vous avez 90% de ceux qui basculent dans des activités terroristes au sein de l'Union européenne qui le font après avoir fréquenté Internet (sites, blogs, vidéos)", a considéré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Enrayer la propagande islamiste. L'objectif était donc d'enrayer la propagande islamiste sur Internet et les réseaux sociaux, un vecteur principal du "djihad médiatique" pointé du doigt par le gouvernement. "On ne combattra pas le terrorisme si on ne prend pas des mesures de régulation d'Internet, qui ne sont pas là pour attenter aux libertés d'expression, mais pour faire en sorte que l'appel au terrorisme, qui peut avoir un impact sur des esprits vulnérables, soit arrêté", a déclaré Bernard Cazeneuve.

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Un dispositif efficace ? Dès son annonce en 2011, le projet avait été contesté. "Certaines pratiques de contournement, notamment le chiffrement, présentent des risques pour la sécurité bien supérieurs à la défense des intérêts protégés, de manière inefficace, par le blocage ou le filtrage", écrivaient les députées Corinne Erhel et Laure de La Raudière. Autre hypothèse avancée pour critiquer un tel dispositif : il suffirait de cloner un site bloquer et de le republier sous un autre nom pour contourner la loi actuelle.