Yonne : le chauffeur mis en examen

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avec AFP et Arthur Helmbacher , modifié à
Le conducteur a commis une "erreur d'appréciation" en pensant s'être arrêté après les voies.

Le chauffeur de l'autocar percuté par un TER à un passage à niveau mardi soir dans l'Yonne a été mis en examen mercredi à Auxerre et placé sous contrôle judiciaire par un juge d'instruction. Selon les premiers éléments de l'enquête, une "erreur d'appréciation" est à l'origine de l'accident. Sur les 18 jeunes blessés dans l'accident, seul l'état d'une adolescente de 15 ans, grièvement blessée, était encore jugé préoccupant par les médecins, mais "son pronostic vital n'est plus engagé", d'après le parquet.

Agé de 48 ans, le chauffeur a été mis en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "blessures involontaires" ayant entraîné une ITT supérieure à trois mois, a indiqué le procureur de la République d'Auxerre, François Pérain. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec "interdiction de conduire des autocars", a-t-il ajouté. Selon le procureur, il était toujours "en état de choc" et se trouvait mercredi soir au centre hospitalier d'Auxerre. Le chauffeur encourt trois ans de prison.

Il s’arrête pour calmer les élèves

Les premiers tests n'ont pas révélé d'anomalies dans le fonctionnement des barrières, a indiqué mercredi le parquet. "Nous avons simulé le passage d'un train hier soir. Les signaux et les barrières ne présentaient pas d'anomalies",a indiqué François Pérain. "La cause directe et première de cet accident est que le chauffeur s'est arrêté pour calmer une bagarre entre élèves. Il avait le sentiment d'avoir dépassé la zone de danger. Il s'agit donc d'une erreur d'appréciation, puisque l'arrière du car a été percuté", a également déclaré le procureur.

"Ce n'était pas une bagarre. C’était une agression physique ultra-violente d’un grand garçon de 17 ans sur un plus jeune", rectifie Me Vignet, l'avocat du chauffeur. "Mon client a stoppé son bus et a volé au secours de ce gamin. Dans ce cas-là, on a le droit de ne pas avoir tout bon à la seconde même où on se gare. Se retrouver mis en examen pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui, alors qu’on a écouté que son cœur, et qu’on a fait son devoir de citoyen, je trouve cela un peu grotesque."

De son côté, le conducteur du TER, a indiqué qu'il "pensait qu'il s'agissait d'une panne". L'enquête devra déterminer si le chauffeur avait quitté son siège au moment de l'impact pour intervenir sur la bagarre, même si cela est "fort probable", a-t-il également indiqué.

Les tests d'alcoolémie, réalisés mardi soir, se sont révélés négatifs. Les résultats d'un prélèvement sanguin pour savoir si le conducteur avait consommé "d'autres produits ou des médicaments" ne devraient pas être connus "avant plusieurs jours", a conclu François Pérain.