Vitrolles : le récit de la fusillade

La fusillade a fait un mort dans les rangs des malfaiteurs, tués par une balle tiré par l'un de ses complices.
La fusillade a fait un mort dans les rangs des malfaiteurs, tués par une balle tiré par l'un de ses complices. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul et Nathalie Chevance , modifié à
RECIT - Un malfaiteur est mort et un policier grièvement blessé après une course-poursuite.

Un policier de la BAC d'Aix-en-Provence est entre la vie et la mort après avoir été grièvement blessé par balles à Vitrolles par des malfaiteurs dans la nuit de dimanche à lundi. Ceux-ci auraient involontairement tué un complice avant de fuir au terme d'une course poursuite. Retour sur les faits.

La course-poursuite. Dans la nuit de dimanche à lundi, un gang composé de quatre hommes circulant à bord d'une Audi RS4 volée est pris en chasse pour une série de cambriolages. Le commando est armé de kalachnikovs. Ils ont dévalisé trois supermarchés à Saint-Martin-de-Crau, Aubagne et Venelles, dans les Bouches-du-Rhône. A leurs trousses, une Peugeot 308 de la Brigade anti-criminalité (Bac) d’Aix-en-Provence dont toutes les unités ont été mises en alerte.

La fusillade.  A 2h30, les policiers jettent une herse qui crève les pneus du véhicule à hauteur de Vitrolles, dans le parc d'activités les Estroublans. Les braqueurs ont alors "tiré sur les policiers avec une kalachnikov à une distance de l'ordre de 150 mètres" alors que ceux-ci "avaient mis en place leur dispositif d'interpellation et réussi à stopper le véhicule", a précisé Claude Guéant. Ils blessent un sous-brigadier, avant de prendre la fuite, et laissent sur place un des leurs atteint à la tête. Le policier blessé a été transporté à l’hôpital Nord de Marseille dans un état grave.

Le policier, un agent "expérimenté". Le policier touché a reçu une balle dans la tête et deux dans le thorax. Père de deux enfants, de huit et neuf ans, il est qualifié d'"expérimenté" et est "très bien noté". Ce fonctionnaire de 37 ans était le chef de bord de son équipage, installé à côté du conducteur. "Le pronostic est vital est toujours engagé", a précisé le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui s'est rendu à son chevet lundi après-midi.

Une rafale meurtrière. Le malfaiteur tué "est mort d'une balle d'un de ses complices qui, en tirant sur le véhicule de police en balayage, l'a atteint au passage", a indiqué le directeur interrégional de la police judiciaire à Marseille, Roland Gauze, avant de préciser qu'aucun policier n’a tiré de coup de feu. Âgé d'une trentaine d'années, le malfaiteur n'avait aucun papier sur lui mais il a rapidement été identifié. "On le connaît pour une quarantaine de méfaits. Il a déjà fait de la prison. C'est un multirécidiviste", a comment Claude Guéant.

Un gang connu de la police. Le cambrioleur tué appartenait au "gang des disqueuses", partiellement démantelé il y a quelques semaines. Ce groupe de gens du voyage, originaire du pourtour de l'Etang de Berre, doit son nom au fait qu’il attaquait les commerces en découpant les portes ou des pans de murs. L’homme assassiné, Patrick Lombard, était âgé d'une vingtaine d'années. Il avait déjà été arrêté une quarantaine de fois par la police.

Un butin ridicule. "Ce qui est étonnant, a souligné Claude Guéant, c'est de constater la disproportion de la violence qui a été utilisée et le produit de leurs cambriolages puisque dans la voiture, on a retrouvé des produits surgelés". Les policiers ont en effet retrouvé des langoustes surgelés, des escargots, des crevettes, du saumon fumé et des boîtes de glaces par dizaines volées dans un magasin Picard. Un butin qui surprend au vu de l’armement lourd des malfaiteurs.