Violeur en série présumé de la Sambre : une enquête loin d'être terminée

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Lionel Gougelot, édité par A.D avec AFP , modifié à
Ces dernières décennies, les enquêteurs travaillaient sur une vingtaine d'affaires. Mais le mis en examen a annoncé une quarantaine de victimes, qui doivent encore être identifiées pour certaines.

Il serait le responsable d'une des pires affaires de ces dernières années. Un père de famille de 56 ans qui habitait près de Maubeuge, dans le Nord, a été mis en examen mercredi pour viols et agressions sexuelles. Trahi par son ADN, il a reconnu avoir agressé une quarantaine de femmes ces trente dernières années, parlant de pulsions incontrôlables. L'enquête est cependant loin d'être terminée.

Identifier les victimes. Les enquêteurs de la cellule "cold cases" (affaires classées) de la police judiciaire de Lille travaillaient depuis 22 ans sur une vingtaine d'affaires. C'est maintenant le double de dossiers qu'ils vont devoir traiter. Ce "serial violeur" présumé ayant estimé à une quarantaine le nombre de ses victimes, les policiers vont devoir mener des investigations pour identifier des femmes jusqu'ici inconnues ayant pu subir une agression de la part de cet homme, pour autant que celui-ci se souvienne des dates et des lieux des faits qu'il a évoqués. Alertées par le retentissement de l'affaire, certaines victimes pourraient également se faire connaître.

Prescription pour certains dossiers. Ces recherches devraient allonger considérablement le temps de l'instruction, estime Romuald Muller, le patron du SRPJ de Lille : "Les personnes qui s'estimeront victimes vont le faire savoir et, bien évidemment, on prendra en compte leurs dépositions. C'est pour cela que je dis que, sans doute, il y aura beaucoup de travail pour alimenter le dossier. Mais quelque part, c'est un travail d'enquête plus classique". Par ailleurs, pour un certain nombre de ces agressions remontant à plusieurs années voire décennies se posera la question de la prescription. En l'occurrence, le délai est de dix ans pour un viol et de trois ans pour une agression sexuelle sur une victime majeure. En conséquence, le mis en examen ne répondra pas de toutes les violences sexuelles qu'il a pu commettre.

Par ailleurs, la première audition "sur le fond" de cet homme aura lieu "dans trois semaines", dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en 1996 portant sur 19 viols et agressions sexuelles, a indiqué Maître Jean-Benoit Moreau, du barreau de Maubeuge. "Mon client est mis en examen pour ces 19 infractions et le juge ne pourra enquêter à ce stade que sur celles-ci", a précisé l'avocat.